Le Journal de Quebec

Martine Ouellet doit rendre son tablier

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Durant la campagne électorale fédérale de 2015, le chef d’alors au Bloc québécois, Mario Beaulieu, a fait appel à Gilles Duceppe pour éviter au parti une dégringola­de historique. Ce dernier a fait le travail et 10 bloquistes ont été élus (dont M. Beaulieu). Mais aux élections prévues en 2019, quand le tandem Beaulieu-ouellet appellera à l’aide, aucun deus ex machina ne se pointera pour sauver le Bloc et celui-ci se retrouvera Gros-jean comme devant.

Martine Ouellet est allée trop loin et les sept députés dissidents du Bloc ne travailler­ont plus avec elle. Dans ces circonstan­ces, elle doit partir et ne pas attendre le prochain congrès, prévu en 2019, pour se soumettre à un vote de confiance.

Quant aux trois députés qui l’appuient, ils doivent sérieuseme­nt se remettre en question et retenir ceci : l’indépendan­ce ne se fera pas à Ottawa. (Il est tout de même incroyable qu’un parti n’ayant aucune chance de prendre le pouvoir à Ottawa soit à ce point torturé.)

La crise qui frappe le Bloc, si elle perdure, aura aussi des répercussi­ons délétères sur les élections prévues en octobre au Québec, Mme Ouellet étant une ancienne du Parti québécois. Alors que Jean-françois Lisée mettra en sourdine le discours indépendan­tiste pour espérer renverser les libéraux, Mme Ouellet le martèlera à qui voudra l’entendre. Quelle réjouissan­te perspectiv­e !

Si Mme Ouellet s’accroche désespérém­ent, nous serons autorisés à croire qu’elle le fait pour l’argent (120 000 $ de Québec et 95 000 $ du Bloc, pour un total de 215 000 $ par année). Mais, tôt ou tard, elle retournera dans un bureau d’ingénieurs, où travailler en équipe n’est pas toujours une condition d’embauche. Sylvio Le Blanc

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