Le Journal de Quebec

Price, le meilleur ?

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Carey Price a beau être blessé, il a encore pris beaucoup de place dans les médias la semaine dernière à la suite d’un sondage favorable parmi les joueurs de la Ligue nationale et des éloges de Martin Brodeur.

Dans les deux cas, on disait que Price est encore le gardien le plus difficile à battre. Réglons d’abord le dossier du sondage effectué en première moitié de saison. Les joueurs reçoivent un cartable dans leur casier et ils répondent aux questions à la hâte sans trop se casser la tête.

Les noms des gardiens qu’ils connaissen­t le mieux leur viennent le plus rapidement à l’esprit et comme Price a excellé pendant plusieurs saisons dans un gros marché en plus d’évoluer pour Équipe Canada, il a reçu l’appui de 41 % des 439 joueurs ayant répondu au sondage.

Les vétérans Jonathan Quick, Pekka Rinne et Sergei Bobrovsky se sont partagés près de 40 % des autres votes. Les jeunes et talentueux gardiens comme Andrei Vasilevski­y et Connor Hellebuyck ont récolté des miettes, et encore. Les deux sont pourtant considérés comme de sérieux candidats au trophée Vézina.

Bref, si le sondage était effectué aujourd’hui, on aurait sans doute un résultat différent. Il est toutefois normal que l’on considère Price pour l’ensemble de son oeuvre plutôt que pour sa mauvaise saison.

LE PLUS TALENTUEUX

Je n’ai pas parlé à Martin Brodeur après ses commentair­es, mais si je lis entre les lignes, je déduis qu’il considère Price comme le gardien le plus talentueux de la ligue et je n’ai pas de problème avec ça.

Brodeur a dit aussi qu’à chaque époque, il y avait trois ou quatre gardiens dominants. Dans ses meilleures années, il rivalisait avec Patrick Roy, Dominik Hasek et Ed Belfour. Dans les années 1970, il y avait Ken Dryden, Tony Esposito et Bernard Parent. Auparavant, il y avait Jacques Plante, Terry Sawchuk et Glenn Hall.

Toutefois, j’ai vu jouer Price cette saison et vous aussi. Je suis étonné à quel point il a flanché. Les Brodeur, Roy ou Hasek n’ont pas toujours eu de grandes saisons, mais lorsqu’ils étaient moins bons, leurs statistiqu­es les plaçaient habituelle­ment parmi les cinq, six ou sept meilleurs gardiens, et non au 28e ou 30e rang comme c’est le cas avec Price cette saison.

Si vous dites que la brigade défensive du Canadien ne l’a pas aidé, expliquez-moi pourquoi Antti Niemi et Charlie Lindgren ont de meilleures statistiqu­es que Price.

Même dans la défaite, j’aurais aimé dire que Price ait souvent limité les dégâts, mais ça n’a pas été le cas. Combien de fois a-t-il accordé deux buts en moins d’une minute ? Son jeu était erratique et souvent il ne se donnait aucune chance de faire l’arrêt.

INIMAGINAB­LE

Prenez à peu près n’importe quel gardien numéro un dans la Ligue nationale, comme Henrik Lundqvist, par exemple, et je suis convaincu que ses statistiqu­es avec le Canadien ne seraient pas pires que celles de Price. Je le répète, Niemi et Lindgren ont mieux fait.

Pour vous dire à quel point la saison de Price a été décevante, c’est comme si Alex Ovechkin n’avait marqué que 10 buts avec les Capitals de Washington.

Price est pourtant très fort techniquem­ent. Je ne pouvais imaginer que dans le pire des cas, il puisse être hors du top 10, mais c’est pourtant le cas.

Le problème est donc mental et ça prouve à quel point sa confiance en a pris un coup. Je le croyais inébranlab­le. J’ai encore confiance en lui, mais la prochaine saison sera un très gros test. J’espère qu’il va se redresser et démontrer du caractère. – Propos recueillis

par Gilles Moffet

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PHOTO D’ARCHIVES Carey Price est très fort techniquem­ent, mais sa confiance en a pris un coup.

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