Aide mal venue
Des reportages récents du Journal ont mis en évidence le ras-le-bol d’un grand nombre d’enseignants, leur taux d’absentéisme élevé et les difficultés pour en recruter de nouveaux. Nous pourrions croire que dans cet état de situation, toute aide serait bienvenue. Malheureusement, il semble plutôt difficile d’arrimer les bonnes intentions des uns avec la réalité des autres.
PARADOXAL
L’implication d’acteurs économiques comme Jacques Ménard de BMO ou Jacynthe Côté de Rio Tinto a toujours suscité plus de suspicion que de soulagement dans le milieu scolaire. Les groupes philanthropiques ne passaient guère mieux. L’accueil mitigé du projet Lab-école s’inscrit dans cette méfiance à l’égard des initiatives provenant de l’externe.
Nous retrouvons également une multitude d’organismes ou d’individus, se définissant comme entrepreneurs sociaux, qui s’activent en marge de l’école pour aider à la persévérance scolaire et à la réussite éducative des élèves. Plusieurs sont soutenus généreusement par quelques officines ministérielles, mais peinent à recueillir le même enthousiasme chez le personnel et ses représentants.
C’est sans compter les dizaines de petits organismes communautaires qui bouclent difficilement leur budget et qui s’échinent à aider les enfants les plus démunis tout en se sentant rejetés par le milieu scolaire.
CRÉER LA SYNERGIE
Les ressources ne sont pas illimitées et il serait plus profitable de voir les forces s’additionner au lieu de se neutraliser. Pour ce faire, le personnel devra jeter du lest sur le corporatisme ambiant et les acteurs sociaux devront relever la confiance à l’égard du personnel et de ses représentants.
La co-construction est un concept à la mode dans le milieu entrepreneurial et les « start-ups ». Ministres et entrepreneurs sociaux pourraient s’en inspirer pour co-concevoir et co-développer leurs plans avec les acteurs du milieu scolaire. Cela permettrait peut-être à ceux-ci de ne pas voir toutes initiatives originales comme mal venues parce que potentiellement menaçantes.