Coiteux se défend d’avoir trop tardé
Québec sévit contre les boissons sucrées
Martin Coiteux se défend d’avoir attendu le décès de la jeune Athéna Gervais pour interdire la vente de boissons sucrées alcoolisées dans les dépanneurs et épiceries.
« Ce n’est pas vrai qu’on commence un travail 24 heures avant une annonce », a lancé le ministre de la Sécurité publique hier lors d’un point de presse à l’assemblée nationale.
Martin Coiteux y annonçait son intention d’interdire la vente en épicerie ou en dépanneur des mélanges de bière à plus de 7 % d’alcool au moyen d’un amendement à un projet de loi qu’il a déposé il y a moins d’un mois.
Il a tenté d’expliquer pourquoi cet ajout ne figurait pas déjà dans la pièce législative, alors que l’on connaissait déjà les effets nocifs de ces boissons, comme le Four Loko et le FCKD UP.
PRISE DE CONSCIENCE
« Four Loko, là, on a agi tout de suite. Lorsqu’on a eu des enjeux majeurs avec ces produits-là, on a immédiatement demandé un rapport à l’institut national de la santé publique. Alors, évidemment, on a commencé ce travail-là bien avant », a-t-il lancé. Il a toute- fois fait un lien entre le décès de la jeune Athéna, qui aurait consommé ce type de boisson avant sa mort, et une « prise de conscience collective ».
Dans la matinée, le premier ministre faisait un constat semblable. « On ne veut plus voir d’autres tragédies comme celle de cette jeune fille [Athéna Gervais]. On parle d’un produit qui peut avoir des conséquences sur la santé des jeunes », a indiqué Philippe Couillard.
« PLUS FORT »
Même s’il s’appuie sur ce rapport, le ministre de la Sécurité publique va plus loin que ces recommandations. Les experts ne suggéraient pas la mise au rancart des produits, mais un prix plancher plus élevé pour être moins attirant pour les jeunes.
« L’interdiction, c’est beaucoup plus fort que de fixer un prix plancher, on veut aller plus loin que ce que nous recommande l’institut », a-t-il indiqué.
Le rapport révèle par ailleurs que le volume des ventes des produits les plus alcoolisés, au moins 11 % d’alcool, a augmenté de 316 % entre 2016 et 2017.
Cette prohibition ne touchera toutefois pas la Société des alcools du Québec, qui a des contrôles « beaucoup plus serrés » et qui vend ses produits plus cher en raison de son statut de monopole.