Le Journal de Quebec

Coiteux se défend d’avoir trop tardé

Québec sévit contre les boissons sucrées

- CHARLES LECAVALIER

Martin Coiteux se défend d’avoir attendu le décès de la jeune Athéna Gervais pour interdire la vente de boissons sucrées alcoolisée­s dans les dépanneurs et épiceries.

« Ce n’est pas vrai qu’on commence un travail 24 heures avant une annonce », a lancé le ministre de la Sécurité publique hier lors d’un point de presse à l’assemblée nationale.

Martin Coiteux y annonçait son intention d’interdire la vente en épicerie ou en dépanneur des mélanges de bière à plus de 7 % d’alcool au moyen d’un amendement à un projet de loi qu’il a déposé il y a moins d’un mois.

Il a tenté d’expliquer pourquoi cet ajout ne figurait pas déjà dans la pièce législativ­e, alors que l’on connaissai­t déjà les effets nocifs de ces boissons, comme le Four Loko et le FCKD UP.

PRISE DE CONSCIENCE

« Four Loko, là, on a agi tout de suite. Lorsqu’on a eu des enjeux majeurs avec ces produits-là, on a immédiatem­ent demandé un rapport à l’institut national de la santé publique. Alors, évidemment, on a commencé ce travail-là bien avant », a-t-il lancé. Il a toute- fois fait un lien entre le décès de la jeune Athéna, qui aurait consommé ce type de boisson avant sa mort, et une « prise de conscience collective ».

Dans la matinée, le premier ministre faisait un constat semblable. « On ne veut plus voir d’autres tragédies comme celle de cette jeune fille [Athéna Gervais]. On parle d’un produit qui peut avoir des conséquenc­es sur la santé des jeunes », a indiqué Philippe Couillard.

« PLUS FORT »

Même s’il s’appuie sur ce rapport, le ministre de la Sécurité publique va plus loin que ces recommanda­tions. Les experts ne suggéraien­t pas la mise au rancart des produits, mais un prix plancher plus élevé pour être moins attirant pour les jeunes.

« L’interdicti­on, c’est beaucoup plus fort que de fixer un prix plancher, on veut aller plus loin que ce que nous recommande l’institut », a-t-il indiqué.

Le rapport révèle par ailleurs que le volume des ventes des produits les plus alcoolisés, au moins 11 % d’alcool, a augmenté de 316 % entre 2016 et 2017.

Cette prohibitio­n ne touchera toutefois pas la Société des alcools du Québec, qui a des contrôles « beaucoup plus serrés » et qui vend ses produits plus cher en raison de son statut de monopole.

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