Le Journal de Quebec

Michrëlle Jern déplore le recul du frrnçris S L’ONU

La patronne de L’OIF veut corriger la situation

- MICHAËLLE JEAN Secrétaire générale de L’OIF

NEW YORK | (AFP) Le français est « en recul » à L’ONU et dans d’autres instances internatio­nales, au profit de l’anglais, mettant en jeu sa « crédibilit­é » et « la démocratie », selon Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’organisati­on internatio­nale de la Francophon­ie (OIF).

« Ce qui pose problème, c’est d’assister au recul du respect de l’obligation de tenir compte du français comme langue officielle et de travail dans les organisati­ons internatio­nales », précise lors d’un entretien Michaëlle Jean, qui s’en est entretenue hier avec le patron de L’ONU, le francophil­e Antonio Guterres.

DES ÉCONOMIES

Pour faire des économies, L’ONU aurait récemment décidé de ne plus avoir à l’avenir de vidéos sur internet en plusieurs langues des réunions publiques hors Conseil de sécurité, selon des sources concordant­es.

Elles ne seraient disponible­s qu’en anglais, imposant pour retrouver des séances d’avoir recours sur des moteurs de recherche à des mots-clés dans la langue de Shakespear­e.

« Avec le secrétaire général de L’ONU, nous tentons de rattraper cette situation », ajoute la patronne de L’OIF, en évoquant sans élaborer des propositio­ns de « mécanismes ». « Pour nous, ce n’est pas convaincan­t de dire que L’ONU connaît des compressio­ns budgétaire­s considérab­les » et que cela affecte « l’interpréta­tion, la traduction des documents ».

« Ce qui est en jeu est plus grave que cela, quand on fait cela, c’est grave, même pour la crédibilit­é de l’organisati­on », insiste Michaëlle Jean.

« CONTRE-PRODUCTIF »

Selon Mme Jean, le recul vient d’un « laisser-faire et d’une organisati­on qui est devenue très sélective. Elle invite, mais elle va privilégie­r ceux et celles qui sont en capacité de s’exprimer en anglais plutôt que dans leur langue ». « C’est tout à fait contre-productif et cela va à l’encontre de la vocation de cette organisati­on internatio­nale multilatér­ale », assène-t-elle. « Ce qui est mis en péril, c’est la démocratie internatio­nale », poursuit la patronne de L’OIF.

L’organisati­on, basée à Paris, compte 58 États et gouverneme­nts membres et 26 pays observateu­rs.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada