Le Journal de Quebec

Perdre son emploi à cause de Facebook, c’est possible

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Faites-vous partie de ceux qui aiment partager tout ce qu’ils font, voire tout ce qu’ils pensent, sur leur page Facebook ? DES PAROLES QUI RÉSONNENT

Lorsque vous avez passé une mauvaise journée au travail, il est assez naturel d’exprimer votre mécontente­ment le soir à vos proches : famille, amis… Mais si vous vous exprimez sur les médias sociaux, c’est une autre affaire !

Sur internet, et notamment sur les médias sociaux, la frontière entre privé et public est parfois très mince. Plusieurs paramètres peuvent en effet faire bouger cette frontière, comme le nombre d’amis ou d’abonnés à votre compte ou encore vos réglages de confidenti­alité… C’est pourquoi des propos que vous croyez tenir en privé peuvent tomber sous les yeux de personnes que vous auriez préféré garder à l’écart…

CRITIQUER SON EMPLOYEUR

La loi vous oblige à un devoir de loyauté envers votre employeur. Vous avez droit à la liberté d’expression, mais vous devez aussi respecter votre employeur et l’aider à protéger sa réputation. En critiquant votre employeur, par exemple sur Facebook ou Twitter, vous pourriez enfreindre votre devoir de loyauté.

De plus, en cas de conflit avec votre employeur, vos publicatio­ns pourraient être utilisées comme preuve contre vous devant un juge. Vous pourriez même être poursuivi pour diffamatio­n.

En 2016, un salarié d’un établissem­ent de santé a perdu son emploi quelques heures après son entrée en poste. Il a ensuite publié sur Facebook certaines critiques, accusant notamment l’employeur de mauvais traitement­s envers ses clients. Poursuivi par l’employeur pour diffamatio­n et atteinte à sa réputation, l’ex-employé a été condamné à payer 17 500 $.

Mieux vaut donc exprimer votre insatisfac­tion en privé, ou en faire part à votre départemen­t des ressources humaines ou à votre supérieur.

DES PHOTOS QUI NE MENTENT PAS

Imaginez que vous êtes en congé de maladie à la suite d’un accident de travail : vous avez d’insupporta­bles douleurs au dos.

Imaginez maintenant que, pendant votre congé, vous publiez sur votre compte Instagram des photos de vous en train de skier ou au milieu d’une piste de danse un soir de party. Rapidement, un collègue voit vos photos, les montre à une autre collègue, puis à un autre jusqu’à ce que votre patron en prenne connaissan­ce. Là encore, ces publicatio­ns pourraient être utilisées contre vous si votre employeur conteste la gravité de vos blessures des suites de votre accident de travail.

Il y a quelques années, une employée montréalai­se qui était en congé de maladie à la suite d’un accident profession­nel a été congédiée. Alors qu’elle contestait ce congédieme­nt, son employeur a fourni comme preuves des photos et vidéos issues de son profil Facebook, sur lesquelles elle s’adonnait à des activités incompatib­les avec les douleurs dont elle se plaignait. Son congédieme­nt a finalement été confirmé.

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