Volkswagen investit 32 G$ dans l’électrique
Pour le patron du constructeur allemand, le diesel n’est toutefois pas mort
BERLIN | AFP) Le patron de Volkswagen, Matthias Müller, a annoncé hier un investissement de 20 milliards d’euros (32 G$) dans l’électrique, tout en se disant convaincu d’une « renaissance » du diesel, car il juge compatible « la cohabitation » de ces technologies du passé et de l’avenir.
« Non seulement j’espère que le diesel n’est pas mort, mais je suis convaincu qu’il est en train de connaître une renaissance », a-t-il assuré à Berlin à l’occasion de la conférence de presse annuelle de son groupe.
« Nous allons créer les conditions techniques pour permettre la cohabitation des dispositifs de conduite existants et de ceux de l’électrique », affirme M. Müller.
Volkswagen a ainsi annoncé hier avoir passé chez ses partenaires en Europe et en Chine pour quelque 20 milliards d’euros de commandes en composants nécessaires à son vaste plan d’électrification de ses véhicules.
Le groupe aux 12 marques (Audi, Porsche, Skoda, etc.) vise ainsi pour 2030 la commercialisation de chacun de ses modèles en version électrique et compte investir dans les cinq prochaines années quelque 34 milliards d’euros (près de 55 G$) dans la recherche et le développement de la voiture de demain, électrique ou autonome.
MENACE AMÉRICAINE
En attendant, le marché du diesel, en pleine crise de confiance, a déjà plongé de 7 % en Allemagne en 2017. D’autre part, les moteurs de ce type les plus vieux et les plus polluants sont menacés d’être interdits dans certains centres-villes de ce pays, et les émissions polluantes des motorisations diesel sont scrutées de près par les législateurs européens.
Sa stratégie à long terme, la « Feuille de route E », ne sera pas perturbée dans l’immédiat par les nouvelles barrières douanières américaines sur l’acier et l’aluminium, assure par ailleurs le constructeur allemand.
La menace est prise « très au sérieux » par Volkswagen, qui se trouve souvent dans le viseur du président américain Donald Trump, reconnaît son directeur financier Frank Witter. Mais en l’état, l’impact des mesures protectionnistes américaines sera « négligeable » pour le groupe, affirme-t-il.