Le Journal de Quebec

Couteau à double tranchant

- STÉPHANE CADORETTE Stephane.cadorette@ quebecorme­dia.com

L’ouverture du marché des agents libres sera officielle seulement à 16 h aujourd’hui, mais déjà une multitude d’embauches officieuse­s sont survenues hier. Du lot, l’arrivée de Kirk Cousins avec les Vikings s’avère la mise sous contrat la plus fracassant­e… et la plus risquée.

Le quart-arrière a prouvé avec les Redskins qu’il pouvait être fort efficace avec trois saisons de suite de plus de 4000 verges et au moins 25 passes de touchés.

Il a produit ces statistiqu­es dans un environnem­ent le plus souvent dysfonctio­nnel, sans assurance sur son avenir et sans le moindre vote de confiance de la direction. C’est sans compter que la saison dernière, les Skins ont été criblés de blessures. À ses trois années complètes comme partant, Cousins n’a pas été appuyé par un jeu au sol convaincan­t comme celui dont il devrait bénéficier au Minnesota. Washington n’a jamais fait mieux que le 20e rang à cet effet durant l’ère Cousins.

Cousins est donc un quart-arrière de qualité et les Vikings devaient poser un geste fort pour solidifier cette position clé, eux qui sont actuelleme­nt construits pour prétendre aux grands honneurs. À 29 ans, Cousins a encore, du moins théoriquem­ent, de nombreuses belles années devant lui.

LOURDE PRESSION

Certains diront que de conserver les services de Case Keenum aurait été une option beaucoup moins onéreuse et aussi fiable, bien que moins sexy. Permettez-moi d’en douter. Keenum pourra-t-il répéter la magie qu’il a su produire uniquement la saison dernière ? Il faut maintenant poser la question aux Broncos...

Et c’est justement là que le faramineux contrat de trois ans évalué à environ 84 millions pour Cousins laisse perplexe. Cette saison, les Vikings ne viseront rien de moins que leur première conquête du Super Bowl avec un pivot de ce calibre à la barre.

Mais Cousins est-il l’homme de la situation, lui qui montre un dossier de 4-19 en carrière contre des équipes dotées de fiches gagnantes ? Plusieurs facteurs expliquent ce dossier et Cousins n’en est évidemment pas l’unique responsabl­e. La réflexion serait trop simpliste. Il n’en demeure pas moins qu’il a trop rarement démontré aux Redskins qu’il pouvait réellement transporte­r l’équipe sur ses épaules. Et aux commandes de Vikings si près du but ultime, la pression s’annonce lourde.

UNE ÉQUIPE AGRESSIVE

Le problème dans le contrat de Cousins, c’est que selon toute vraisembla­nce, il sera entièremen­t garanti. Voilà une décision rarissime, voire inexistant­e, dans la NFL. À la fin de la prochaine campagne, les Vikings auront plusieurs joueurs de grande qualité tels Stefon Diggs, Anthony Barr, Eric Kendricks et Danielle Hunter qui deviendron­t libres comme l’air. La direction risque d’avoir les mains trop liées sous les liasses de dollars garantis à leur nouveau quart-arrière pour garder tout ce beau monde en ville. C’est donc une couche de pression de plus pour tout miser sur cette année.

Les Vikings ont le mérite d’avoir été agressifs et Cousins aura le bénéfice d’être mieux entouré que jamais auparavant. Mais c’est mettre beaucoup d’oeufs dans le même panier que de miser sur un quart-arrière qui n’a encore jamais remporté un match éliminatoi­re.

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