Plusieurs quartsarrière changent d’adresse
La nouvelle réglementation entrera en vigueur au Québec en 2019-2020
Dans le but d’assurer le développement optimal des habiletés individuelles à un jeune âge, Hockey Canada imposera à toutes les formations de catégorie novice du pays des matchs sur espace restreint à partir de la saison 2019-2020. Le projet pilote, qui a débuté cette année avec une poignée d’organisations au Québec, s’étendra l’an prochain et toutes les formations de la Ligue Chaudière Rive-sud Etchemin (LCRSE) emboîteront notamment le pas.
Les associations de hockey mineur de Pointe-lévy (région de Québec), de Chicoutimi, Jonquière et La Baie (région du Saguenay–lac-saint-jean) servent actuellement de cobaye québécois pour ce nouveau projet de Hockey Canada cette année. La réglementation est déjà implantée à 100 % dans plusieurs provinces du pays, dont la Colombie-britannique, le Manitoba et la Nouvelle-écosse. L’ontario et l’alberta feront de même l’an prochain, puis le Québec sera le dernier à y faire son entrée, en 2019-2020.
L’an prochain, en plus des équipes de la LCRSE, celles de Hockey Saguenay– Lac-saint-jean emboîteront le pas du projet pilote. Hockey Québec dévoilera les grandes lignes de ce dernier la semaine prochaine, mais Hockey Laval a également été approché.
Dans la LCRSE, les grandes lignes du projet pilote ont déjà été annoncées. Les équipes seront notamment divisées en cinq catégories différentes « regroupant tous les joueurs/joueuses d’âge novice afin de créer des groupes de développement plus homogènes » et joueront des matchs à quatre contre quatre, plus un gardien, sur demi-glace. Les équipes seront formées de huit joueurs et un gardien.
HABILETÉS INDIVIDUELLES
Le projet se veut en fait une copie de ce qui se fait actuellement en Europe et aux États-unis. Une vidéo présentée sur le site de Hockey USA, il y a quelques mois, a d’ailleurs calculé, grâce à des statistiques avancées, les bienfaits de matchs sur demi-glace à l’âge novice ( voir boîte info ci-dessus).
Les recommandations de Hockey Canada comportent de grandes lignes, mais elles laissent place à des adaptations selon les organisations, note le directeur des programmes prénovices et novices pour l’organisation de hockey mineur de Pointe-lévy, Éric Carrier.
« Il y a beaucoup de variantes d’une place à l’autre. Il n’y a rien de déterminé sur les mises au jeu, certains l’appliquent, d’autres reprennent derrière le filet après un but pour augmenter le rythme du jeu. Quant aux arbitres, leur rôle n’est pas uniformisé non plus. Certains croient qu’il devrait plus être un animateur qu’un officiel servant à décerner des punitions. Avec le temps, des grandes lignes vont se dessiner », estime-t-il.
MOINS DE DÉPARTS
Ce dernier croit d’ailleurs que ce projet permettra une meilleure rétention des joueurs, surtout des plus faibles à l’âge novice.
« En ce moment, lors des matchs novices disputés sur une grande glace, si on compte le temps de possession de rondelle des joueurs les plus faibles, on arrive à peine à une minute. Ça devient donc difficile de les garder et de les faire aimer le hockey », juge-t-il.
M. Carrier dit croire en ce projet qui lui fait penser non seulement à ce qui se fait en Europe au hockey, mais aussi au soccer. Toutefois, il faudra être patient avant de connaître les réels impacts de ces mesures au Canada.
« Pour avoir la vraie réponse, il faudra attendre cinq, six ou sept ans. Si on veut évaluer à court terme, ça va fausser les données et changer nos orientations. Le but est le développement à long terme. On veut mettre l’accent sur le patin, car c’est ce qui manque souvent aux joueurs quand ils arrivent plus haut. Et ce n’est pas juste pour en faire des joueurs de hockey, mais pour en faire des sportifs. En commençant par les habiletés individuelles, on pourra ensuite enseigner les habiletés collectives un peu plus tard. »