Le Journal de Quebec

Une nouvelle GÉNÉRATION

- FRÉDÉRIC MERCIER

Les choses n’allaient pas bien pour General Motors quand Chevrolet a lancé le Traverse, en 2009.

En fait, les choses n’allaient pas bien pour l’industrie automobile en général. Surtout aux États-unis. Après la crise économique qui a secoué le monde en 2008, les « trois grands », GM, Ford et Chrysler, ont dû se mettre à genoux devant le gouverneme­nt pour assurer leur survie à coups de subvention­s.

À peine 10 ans plus tard, les traces de cette sombre époque semblent déjà bien loin. Les constructe­urs vendent des voitures (et surtout des VUS) comme des petits pains chauds et on s’extasie devant la venue de modèles toujours plus perfor- mants et écoénergét­iques.

Chez Chevrolet, la nouvelle génération du Traverse représente à merveille ce changement de cap.

De véhicule plutôt morne à la qualité de fabricatio­n douteuse, le Traverse est devenu un VUS de qualité capable de se mesurer aux grosses pointures de sa catégorie.

UN DESIGN INSPIRANT, OU PRESQUE

Pas facile de construire un modèle qui se démarque dans la catégorie des VUS à trois rangées. C’est le genre de véhicule ultra-rationnel qu’on n’achète pas avec les tripes, mais bien avec la tête.

Reste que Chevrolet a fait un boulot franchemen­t intéressan­t avec le Traverse. Celui-ci adopte désormais une allure plus costaude qui lui donne des airs de vrai camion. Un peu comme si on avait voulu le transforme­r en « petit » Suburban.

C’est encore plus vrai avec l’édition Redline, à qui on ajoute des roues de 20 pouces noires. Les bas de caisse, la calandre et même les logos Chevrolet sont aussi peints en noir pour l’occasion. Le nom est vraiment mal choisi, quand on y pense !

À l’intérieur, Chevrolet a vraiment rehaussé la barre. D’un habitacle très ordinaire parsemé de plastiques bon marché, le Traverse propose désormais une ambiance plus luxueuse qui en dit long sur le progrès fait chez GM au cours de la dernière décennie.

Sur le siège du conducteur, on se sent rapidement à l’aise. Oui, le Traverse est un méchant gros carrosse. Le genre de VUS avec lequel on essaie d’éviter le centrevill­e et les espaces de stationnem­ent trop étroits. Heureuseme­nt, une bonne visibi- lité et une direction étonnammen­t communicat­ive rendent l’expérience à bord moins pénible que vous pourriez le croire.

Au centre du tableau de bord, un écran tactile de 8 pouces disponible en option donne accès à la dernière version dus y st èmed’ in foi vertis se mentMylink, compatible avec Android Auto et Apple Carplay.

À la pression d’un petit bouton, l’écran peut même se lever et donne accès à un espace de rangement secret. On se prend quasiment pour James Bond ! Un James Bond qui a eu des enfants, mettons. Parce qu’avec une capacité de huit passagers et plus de 2700 litres d’espace cargo une fois les sièges rabattus, le Traverse est tout sauf une Aston Martin.

UN TURBO AVEC ÇA ?

Sous le capot, c’est le même moteur V6

de 3,6 litres qu’on connaissai­t déjà qui continue d’animer le Traverse. Ses 310 chevaux et 266 livres-pied de couple sont plus que suffisants pour bien faire le travail.

Question d’améliorer la consommati­on d’essence, on a remplacé l’ancienne transmissi­on à six vitesses par une nouvelle boîte à neuf rapports. À 13,7 L/100 km en ville et 9,4 L/100 km sur route, le V6 demeure tout de même plutôt gourmand. Ça s’améliore un peu si vous abandonnez les quatre roues motrices, mais avec un camion comme ça, qui veut vraiment de deux roues motrices ?

Pour pallier à ça, Chevrolet propose désormais une motorisati­on à quatre cylindres turbocompr­essée de 2,0 litres. La consommati­on s’en voit nettement améliorée, mais la puissance passe à 255 chevaux. Et, pire encore, ce moteur n’est pas disponible avec le rouage intégral…

À un prix de départ de 37 145 $, le Chevrolet Traverse représente un choix intéressan­t dans sa catégorie. Attention aux options, toutefois, parce que ça peut monter vite. Notre version d’essai à plus de 53 000 $ en est un excellent exemple.

Le Traverse 2018 n’a pas la gueule du Ford Explorer ni la réputation de fiabilité du Toyota Highlander, mais il se démarque par un espace de chargement gigantesqu­e et un comporteme­nt routier franchemen­t surprenant.

Et surtout, il prouve que les années de vache maigre sont finies chez Chevrolet.

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