Le Journal de Quebec

LA CORÉE EST DÉJÀ LOIN

Les médaillés olympiques Samuel Girard et Kim Boutin abordent les mondiaux avec modestie

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

MONTRÉAL | Ils ont beau avoir charmé avec leurs coups d’éclat aux Jeux olympiques, les championna­ts du monde de Montréal nous confirment que Samuel Girard et Kim Boutin sont bel et bien descendus de leurs nuages.

Si grandioses fussent-ils, les Jeux de Pyeongchan­g n’ont pas réglé l’état des forces mondiales en patinage de vitesse de courte piste. Avec leur candeur habituelle, les deux jeunes médaillés en Corée du Sud sont les premiers à reconnaîtr­e que le bulletin final d’une saison n’est pas complet sans tenir compte des mondiaux.

« Ce serait facile de me dire que j’ai eu ma médaille d’or, que tout est acquis et que c’est maintenant facile. Ce n’est pas comme ça que j’aborde les championna­ts du monde. Je les vois comme si chaque événement était différent. J’ai toujours la mentalité de ne jamais arriver trop confiant. Je reste neutre. C’est une recette gagnante pour moi », affirme Girard, champion olympique du 1000 m.

LOURDE COMMANDE

Un certain prestige accompagne cet événement annuel. Ici plus qu’ailleurs, rien n’est gratuit. Devenir champion du monde impose d’amasser le maximum de points dans chacune des trois distances individuel­les, puis d’en remettre une dernière couche dans la super-finale de 3000 m du dimanche après-midi réservée aux huit meilleurs au cumulatif. Tout ça dans un emploi du temps chargé de trois jours avec, comme surcharge à la pression pour les patineurs québécois, une foule de 4500 spectateur­s qui vous observent.

« Au patinage de vitesse, on sait que le scénario qu’on s’est fait peut changer à chaque course. Si ça change et que je n’ai pas eu le contrôle sur ce qui est arrivé, ce sera tant pis, mais si je sais en dedans de moi que j’ai donné tout ce que j’avais, je vais quand même sortir content de mes championna­ts du monde », précise la fierté de Ferland-et-boilleau.

BIENVENUE AUX PRÉTENDANT­S

La beauté de ces championna­ts, chaque année, c’est que les prétendant­s peuvent renouveler leurs ambitions. Troisième au cumulatif l’an dernier à Rotterdam, Girard peut aspirer à détrôner le Sud-coréen Seo Yi Ra, champion en titre qui voudra sans doute bonifier sa maigre médaille de bronze au 1000 m des Jeux.

Chez les femmes, la voie est plus ouverte avec l’absence de la Britanniqu­e Elise Christie, privée de pouvoir défendre son titre de 2017 en raison d’une blessure à une cheville subie aux Jeux. Deuxième au cumulatif dans les deux dernières années, Marianne St-gelais dit avoir les yeux sur le titre. Mais il pourrait aussi y avoir Kim Boutin, qui a rayonné à Pyeongchan­g avec une médaille d’argent et deux de bronze.

« Je n’ai pas vraiment d’attentes parce que j’ai connu de bons Jeux olympiques », donne à entendre la patineuse originaire de Sherbrooke.

« Les Jeux, c’était presque sur 22 jours, ce qui est complèteme­nt différent des Championna­ts du monde, où ça se passe juste durant trois jours. Pour moi, ça a toujours été un défi de finir une compétitio­n avec la même énergie qu’au début. Cette année, je me suis donné le défi d’être la plus constante possible pour avoir de l’énergie jusqu’à la fin. J’ai hâte de voir comment je vais réagir. »

Les cris des 2000 élèves d’écoles primaires attendus aujourd’hui pourraient la préparer !

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PHOTO D’ARCHIVES DIDIER DEBUSSCHÈR­E Les médaillés olympiques Samuel Girard ( photo) et Kim Boutin joueront les rôles d’acteurs principaux de l’équipe canadienne aux Championna­ts du monde de Montréal.
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