Près de 3 milliards $ en prestations d’invalidité l’année dernière
OTTAWA | Ce bond des militaires malades qui quittent les Forces a fait exploser le prix des prestations d’invalidité des anciens combattants. En 10 ans, la facture a quintuplé.
Au total, pas moins de 2,9 milliards $ d’argent fédéral ont servi à payer les prestations d’invalidité d’anciens militaires pour l’année 2016-2017, indiquent des documents obtenus par Le Journal. Avant 2013, jamais la facture n’avait dépassé le milliard de dollars en une année.
Cette hausse fulgurante a même obligé Ottawa à injecter 623 M$ d’urgence dans le Régime d’assurance-revenu militaire le mois dernier, qui risquait de manquer d’argent.
Il n’est pas étonnant de voir les coûts du système exploser quelques années après la guerre d’afghanistan, selon Dany St-laurent, porte-parole du Centre de la famille Valcartier. Il qualifie cette mission « plus dangereuse que les autres » en raison de sa longueur et son bilan mortel.
« Si les services étaient meilleurs pendant qu’ils sont dans les Forces, peut-être que ça nous coûterait aussi moins cher quand ils en sortent », critique Jenny Migneault, militante pour les droits des familles de militaires.
PLUS VIEUX ET MALADES
Dans un courriel, les Forces armées canadiennes ont expliqué cette hausse des départs pour raisons médicales par le vieillissement des troupes, une meilleure conscience des problèmes de santé « non physiques » et une meilleure compréhension des prestations.
Les prestations sont aussi plus généreuses depuis quelques années, a ajouté un porte-parole d’anciens Combattants Canada.
Ceux-ci ont automatiquement droit à un montant forfaitaire, des paiements mensuels, et des suppléments pour de l’aide à la maison, par exemple.
Depuis quelques années, « il y a une grande amélioration de ce qui est offert aux militaires qui sortent des Forces », confirme M. St-laurent.
Le gouvernement Trudeau instaurera à partir d’avril 2019 une pension à vie pour les anciens militaires invalides qui correspond à 90 % de leur ancien salaire.