Le premier procès de L’UPAC enfin réglé
Les accusés ont été reconnus coupables
Le premier procès de L’UPAC qui s’est ouvert en décembre 2015 vient de se solder, 27 mois plus tard, par un verdict de culpabilité rendu à l’égard d’abdelaziz Younsi, ancien dirigeant du département informatique au ministère de la Sécurité publique et de Mohamed El Khayat, cofondateur de la firme EBR.
Les deux hommes étaient accusés d’abus de confiance, de complot et d’une fraude qui auraient duré plus de trois ans et coûté quelque 300 000 $ à l’état québécois.
Dans le cadre du procès, la poursuite a réussi à démontrer que les deux hommes ont manoeuvré pour qu’informatique EBR obtienne un contrat public de renouvellement d’ordinateurs d’une valeur de 3,3 millions $.
On reprochait également aux deux hommes d’avoir instauré une comptabilité parallèle entre EBR et le ministère de la Sécurité publique.
Pour le juge Alain Morand, qui a entendu l’affaire, les témoins dans cette affaire « sont crédibles parce qu’ils ont paru sincères et que leurs dépositions, même si elles sont parfois imparfaites ou dissemblables, s’harmonisent avec l’ensemble de la preuve ».
A contrario, le magistrat a retenu que le témoignage de Younsi, même s’il contenait certains aveux, n’était « pas crédible » parce qu’il tentait de « faire porter à d’autres personnes la responsabilité de ses actes ».
Concernant Mohamed El Kayat, ce dernier n’a pas témoigné dans le cadre du procès. Mais le président du tribunal a rappelé que « ses propos mensongers » tenus lors de son interrogatoire et ses deux déclarations subséquentes sont « contradictoires et fausses ». C’est pourquoi le juge a établi que l’individu n’était « pas franc ni fiable ».
ENQUÊTE DE L’UPAC
Rappelons que la direction des enquêtes sur la corruption de l’unité permanente anticorruption (UPAC) a reçu des informations pour la première fois en 2013, concernant les relations personnelles entre les deux accusés « et des irrégularités dans la conduite des affaires de la direction des technologies de l’information au ministère de la Sécurité publique avec la firme EBR ».
Le 4 juin 2014, une perquisition a été effectuée dans les bureaux D’EBR et le 20 juin, les enquêteurs procédaient à l’arrestation de Younsi et d’el Kayat.
Les deux hommes étaient des « amis proches » qui se connaissaient depuis plus de 10 ans et qui entretenaient des contacts réguliers, « partageant des repas, des sorties » et effectuant même des voyages « en Europe et en Afrique du Nord d’où ils sont originaires tous les deux », a rappelé le juge.
En avril prochain, les avocats vont se réunir de nouveau pour discuter des observations sur sentence, mais déjà le procureur aux poursuites criminelles et pénales, Me Julien Tardif, a fait savoir qu’il entendait demander une peine d’emprisonnement ferme.