Le Journal de Quebec

Le premier procès de L’UPAC enfin réglé

Les accusés ont été reconnus coupables

- KATHLEEN FRENETTE

Le premier procès de L’UPAC qui s’est ouvert en décembre 2015 vient de se solder, 27 mois plus tard, par un verdict de culpabilit­é rendu à l’égard d’abdelaziz Younsi, ancien dirigeant du départemen­t informatiq­ue au ministère de la Sécurité publique et de Mohamed El Khayat, cofondateu­r de la firme EBR.

Les deux hommes étaient accusés d’abus de confiance, de complot et d’une fraude qui auraient duré plus de trois ans et coûté quelque 300 000 $ à l’état québécois.

Dans le cadre du procès, la poursuite a réussi à démontrer que les deux hommes ont manoeuvré pour qu’informatiq­ue EBR obtienne un contrat public de renouvelle­ment d’ordinateur­s d’une valeur de 3,3 millions $.

On reprochait également aux deux hommes d’avoir instauré une comptabili­té parallèle entre EBR et le ministère de la Sécurité publique.

Pour le juge Alain Morand, qui a entendu l’affaire, les témoins dans cette affaire « sont crédibles parce qu’ils ont paru sincères et que leurs déposition­s, même si elles sont parfois imparfaite­s ou dissemblab­les, s’harmonisen­t avec l’ensemble de la preuve ».

A contrario, le magistrat a retenu que le témoignage de Younsi, même s’il contenait certains aveux, n’était « pas crédible » parce qu’il tentait de « faire porter à d’autres personnes la responsabi­lité de ses actes ».

Concernant Mohamed El Kayat, ce dernier n’a pas témoigné dans le cadre du procès. Mais le président du tribunal a rappelé que « ses propos mensongers » tenus lors de son interrogat­oire et ses deux déclaratio­ns subséquent­es sont « contradict­oires et fausses ». C’est pourquoi le juge a établi que l’individu n’était « pas franc ni fiable ».

ENQUÊTE DE L’UPAC

Rappelons que la direction des enquêtes sur la corruption de l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC) a reçu des informatio­ns pour la première fois en 2013, concernant les relations personnell­es entre les deux accusés « et des irrégulari­tés dans la conduite des affaires de la direction des technologi­es de l’informatio­n au ministère de la Sécurité publique avec la firme EBR ».

Le 4 juin 2014, une perquisiti­on a été effectuée dans les bureaux D’EBR et le 20 juin, les enquêteurs procédaien­t à l’arrestatio­n de Younsi et d’el Kayat.

Les deux hommes étaient des « amis proches » qui se connaissai­ent depuis plus de 10 ans et qui entretenai­ent des contacts réguliers, « partageant des repas, des sorties » et effectuant même des voyages « en Europe et en Afrique du Nord d’où ils sont originaire­s tous les deux », a rappelé le juge.

En avril prochain, les avocats vont se réunir de nouveau pour discuter des observatio­ns sur sentence, mais déjà le procureur aux poursuites criminelle­s et pénales, Me Julien Tardif, a fait savoir qu’il entendait demander une peine d’emprisonne­ment ferme.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE ?? Le cofondateu­r D’EBR, Mohamed El Khayat, en mortaise, ci-haut. Plus bas, Abdelaziz Younsi. Les deux ont reçu un verdict de culpabilit­é hier. Les bureaux d’informatiq­ue EBR avaient fait l’objet d’une perquisiti­on le 4 juin 2014 (photo principale).
PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE Le cofondateu­r D’EBR, Mohamed El Khayat, en mortaise, ci-haut. Plus bas, Abdelaziz Younsi. Les deux ont reçu un verdict de culpabilit­é hier. Les bureaux d’informatiq­ue EBR avaient fait l’objet d’une perquisiti­on le 4 juin 2014 (photo principale).

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