Le Journal de Quebec

Quelque chose comme une grande ville

- CLAUDE VILLENEUVE Directeur Opinions

Hier, à Québec, le maire Régis Labeaume présentait son projet de réseau de transport structuran­t.

Pour l’occasion, j’avais prévu faire deux textes : un pour Le Journal de Québec, qui parlerait de l’annonce, et un pour Le Journal de Montréal, qui porterait sur autre chose.

Je me suis ravisé après avoir vu la présentati­on : c’est trop important pour ne pas en parler partout au Québec.

SOIF DE MODERNITÉ

J’ai 36 ans, je vis à Québec depuis 16 ans, j’y paye des taxes foncières depuis sept ans, et c’est la première fois que j’ai l’impression d’habiter une ville qui pense à ce qu’elle voudrait être en 2050.

Le projet est ambitieux et coûteux, certes. Trois milliards pour un tramway qui passe sous terre et une variante de service rapide par bus. On prévoit également redéployer les lignes d’autobus du Réseau de transport de la Capitale autour de la nouvelle structure.

Bref, on compte faire en sept ans ce que d’autres cités ont mis des décennies à bâtir. Et, sérieuseme­nt, il était temps.

Les gens de Québec ont soif de modernité. C’est bien connu, ils veulent être sur la proverbial­e « map ». Or, ils sont souvent frileux quand on leur parle de transport en commun.

Dans toutes les villes que l’on visite, l’efficacité des trains, des bus ou des trams, c’est souvent la première chose qui nous crée une forte impression. On mérite ça chez nous aussi, dans cette ville où l’aéroport n’est même pas encore desservi par le transport collectif, autre enjeu corrigé par les annonces de cette semaine.

En outre, les jeunes y tiennent, Régis Labeaume s’est donné pour pari de les garder ou de les ramener à Québec. Ils sont beaucoup moins attachés à l’automobile que les plus vieux. Une réflexion sur le virage imminent vers la voiture autonome est d’ailleurs ce qui manque au plan présenté.

Moi qui suis loin d’être libéral, j’ai eu un sentiment de fierté et d’espoir en entendant Philippe Couillard dire que si les barrages avaient été nos chantiers du 20e siècle, c’est le virage de la mobilité durable qui devait désormais nous mobiliser.

FIERTÉ

Les gens qui appuient cette vision à Québec comme dans les autres villes doivent maintenant se lever et exprimer haut et fort leur enthousias­me. Car l’opposition sera forte, organisée et sonore. C’est trop souvent parce qu’elle est seule à se faire entendre qu’elle l’emporte.

Il ne faut pas se gêner de présenter ces plans pour ce qu’ils sont, soit des projets de fierté et de modernité. Des réalisatio­ns qui feront dire à ceux qui nous suivront que nous avons pris les bonnes décisions. Le métro de Laval a coûté cher, mais personne ne reviendrai­t en arrière aujourd’hui.

En 2008, les gens de Québec ont renoué avec la fierté en réussissan­t leur 400e. Ils se sont ensuite mobilisés pour obtenir la constructi­on d’un amphithéât­re moderne, digne d’une capitale, mais qui n’a pas pu être exploité à son plein potentiel jusqu’ici.

Voilà maintenant que Québec a à sa portée un projet qui va la redéfinir et lui permettre de passer au niveau supérieur et de profiter pleinement de son économie florissant­e.

Avec ce projet, Québec peut devenir quelque chose comme une grande ville.

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Régis Labeaume s’est donné pour pari de garder les jeunes à Québec.

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