Le Journal de Quebec

Le doc caquiste, lui, est pour le pot

Pressenti pour être candidat aux élections, Lionel Carmant favorise la légalisati­on du cannabis récréatif à 21 ans

- MARIE-CHRISTINE NOËL

Le médecin vedette de la Coalition avenir Québec est plus ouvert à la légalisati­on du cannabis que sa propre formation politique : il traite des enfants avec succès grâce à un dérivé de cette substance.

Le Dr Lionel Carmant n’a pas encore annoncé sa candidatur­e aux prochaines élections provincial­es d’octobre, même s’il est pressenti comme « ministrabl­e » à la Santé dans un éventuel gouverneme­nt caquiste. Mais ce qu’on sait déjà assurément, c’est qu’il est beaucoup moins frileux que ses collègues caquistes au sujet de la légalisati­on du cannabis.

« De toute façon, on n’a pas le choix », dit-il, conscient que le projet de loi fédéral semble inévitable et que le Québec devra s’y conformer.

« Je suis pour la légalisati­on, on est rendu là dans notre société », a-t-il déclaré en entrevue alors qu’il expliquait les effets bénéfiques de l’huile de cannabis administré­e à des enfants épileptiqu­es.

Selon lui, l’âge minimal pour en consommer de manière récréative devrait être de 21 ans.

La CAQ avance le même chiffre, mais a adopté une position beaucoup plus hostile par rapport au pot. Son porte-parole en matière de justice, Simon Jolin-barrette, a d’ailleurs affirmé le 13 septembre dernier que son parti est « opposé à la légalisati­on du cannabis ».

Il a soutenu que la CAQ souhaitait « ramener le débat sur la lutte contre la consommati­on de cannabis ».

MANDATÉ PAR LA CAQ

Le Dr Carmant axe ses recherches sur l’impact de l’épilepsie chez les enfants. Pionnier dans le domaine, il a mis sur pied un protocole pour traiter des jeunes épileptiqu­es avec de l’huile de cannabis.

La CAQ lui a d’ailleurs donné le mandat d’élaborer un plan de dépistage précoce des troubles de développem­ent chez les tout-petits lorsque son chef François Legault l’a présenté fièrement aux médias, le 22 janvier, lors du caucus du parti à Sainte-adèle.

Sur la question du cannabis, le Dr Carmant a bien l’intention d’aider la CAQ à trouver des solutions.

« Je peux leur expliquer les effets secondaire­s et les avantages […] Disons-le, c’est très utilisé, la marijuana, et je pense que pour aller au fond du problème, il faut comprendre pourquoi autant de jeunes l’utilisent, dit-il. Je sais que ce sont souvent des enfants dépressifs et anxieux. »

« Je comprends les gens qui veulent retarder l’âge. Ce qui m’inquiète encore plus, c’est comment [le distribute­ur de] la marijuana non légale va s’ajuster pour garder sa clientèle », remarque le Dr Carmant.

POUR OU CONTRE

Dans l’échiquier politique québécois, le Parti libéral du Québec a également des réticences face à la légalisati­on promise par le gouverneme­nt Trudeau. La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, n’a jamais caché son inquiétude face à la légalisati­on « d’une substance qui comporte d’importants risques pour la santé ».

Le Parti québécois est quant à lui plus souple. Il adhère à la propositio­n d’ottawa de fixer l’âge légal à 18 ans.

Québec solidaire est également pour le projet de loi fédéral. Le député Amir Khadir a aussi demandé le mois dernier au gouverneme­nt Couillard de permettre la culture de plants de cannabis à domicile.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN, LE JOURNAL ?? Le docteur Lionel Carmant, dans son laboratoir­e du CHU Sainte-justine.
CAPTURE D’ÉCRAN, LE JOURNAL Le docteur Lionel Carmant, dans son laboratoir­e du CHU Sainte-justine.

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