La police de Gatineau est sur la défensive
Le journaliste Antoine Trépanier arrêté pour harcèlement criminel
GATINEAU | La police de Gatineau défend sa décision d’avoir arrêté un journaliste pour harcèlement criminel alors que celui-ci tentait d’obtenir une entrevue avec une intervenante.
Le journaliste Antoine Trépanier, de Radio-canada, a été arrêté et libéré sous promesse de comparaître mardi.
La directrice de l’organisme les Grands frères et Grandes soeurs de l’outaouais, Yvonne Dubé, a porté plainte aux policiers pour harcèlement criminel.
Le journaliste préparait un reportage sur le passé de la directrice, qui se serait faussement présentée comme avocate et aurait pratiqué le droit sans autorisation de septembre 2011 à mars 2012.
La police refuse de préciser les allégations de la victime présumée dans ce cas-ci, mais affirme que le policier a jugé que le remède immédiat était d’arrêter le suspect afin de protéger la victime.
« On n’a pas à juger du passé d’une victime. Les victimes ont le droit d’être crues et d’être entendues par les policiers. Ne pas agir, c’est la victime qui se serait posé des questions », a dit le directeur du Service de police de Gatineau, Mario Harel.
La police a soumis le dossier au Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui décidera s’il y aura des accusations.
PLAINTE SANS FONDEMENT
Antoine Trépanier aurait laissé un message vocal à la dame avant d’avoir un entretien téléphonique. Puis il lui aurait envoyé un courriel pour lui offrir une entrevue à la suite d’un rendez-vous annulé la veille.
Selon Radio-canada, la plainte est « sans fondement ».
« On ne croit pas aveuglément les gens. Les victimes doivent faire une déclaration écrite, et si elles donnent de fausses informations aux policiers, elles sont susceptibles d’être accusées de méfait ou d’entrave au travail des policiers », a répondu le chef Harel.
« C’est tellement illogique que je ne peux croire que des accusations soient portées », a réagi Stéphane Giroux, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, après la conférence de presse de la police de Gatineau.
La présumée victime, Yvonne Dubé, a refusé de commenter hier.