Le Journal de Quebec

Le ciel « radieux » des avionneurs

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Q Bombardier semble sorti du bois. Est-ce le temps d’investir ?

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L’aviation civile est dominée par quatre constructe­urs : l’européen Airbus (EADSY - OTC), l’américain Boeing (BA), le brésilien Embraer (ERJ) et le québécois Bombardier (BBD-B). Malgré le fait que l’économie mondiale devrait croître à un rythme modéré pour les prochaines années, Airbus et d’autres sources estiment ainsi la demande de nouveaux avions à 34 900 d’ici 2036. De plus, 40 % des avions actuels doivent être remplacés. Le gros de la demande viendra d’asie (41 % d’ici 2036) et dans les liaisons régionales desservies par des appareils de 60 à 150 sièges, comme ceux de la C Series, selon Aviation Week. Bombardier estime à 12 550 les commandes potentiell­es entre 2017 et 2035 dans ce segment évalué à 8230 milliards (G$ US). Bombardier occupe actuelleme­nt 16 % du marché asiatique, contre 29 % pour Embraer, excluant la Chine, selon Airinsight.

BOMBARDIER

Au début des années 2000, l’action a culminé à 26 $. Elle a chuté de 90 % en 15 ans. Plusieurs se réjouissen­t de l’alliance avec Airbus, qui permettra de vendre davantage de C Series. On s’attend aussi à un équilibrag­e des flux de trésorerie dès cette année. Mais l’annonce d’une émission d’actions à 3,80 $ par action, qui permettra de récolter entre 638 et 743 M$, diluera l’avoir des actionnair­es entre 7,3 % et 8,4 %. Mais si la marge bénéficiai­re augmente comme prévu, certains croient que la valeur de l’action va remonter. L’ancien président de la Caisse de dépôt et placement, Richard Guay, prédit une hausse de 60 % d’ici 2020. Ça reste à voir. Car on ne sait toujours pas si la division ferroviair­e sera vendue ou fera l’objet d’une alliance (avec Alstom, par exemple).

EMBRAER

Le titre a rebondi depuis décembre, alors que Boeing a présenté une offre d’achat (que Brasilia a bloquée grâce à ses actions privilégié­es), qui s’est transformé­e en alliance anti-bombardier/airbus. Les ventes devraient ralentir cette année, alors qu’embraer lance de nouveaux modèles, un processus périlleux.

BOEING

Après un rebond en janvier de 20,2 %, le titre a atteint un sommet de cinq ans fin février. Les ventes et les flux de trésorerie devraient augmenter cette année. Boeing est favorisée par la croissance de la demande dans tous ses marchés et son carnet de commandes déborde. Mais les représaill­es à la guerre des tarifs lancée par le président Trump pourraient faire mal si les Européens ciblent Boeing.

AIRBUS

Malgré un carnet de commandes élevé et un bénéfice en forte hausse en 2017, Airbus connaît des retards de livraison du géant A380, un avion qui se vend 437 M$ US, et une chaîne d’approvisio­nnement jugée coûteuse. L’avionneur est seul dans de marché, car le 747-8 de Boeing ne trouve pas preneur. Certains estiment à 500 les ventes potentiell­es d’ici dix ans, selon Les Échos. Le loueur d’avions Amedeo en a commandé 20 l’an dernier, et Emirates 20 autres il y a quelques semaines. La semaine dernière, Airbus a confirmé 3720 suppressio­ns de postes parmi ses 133 000 employés. Airbus souffre aussi des retards de son avion de transport militaire A400M, qui lui ont coûté 8,5 G$ !

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