Le Journal de Quebec

Bergevin jouera gros

- MARC DE FOY

Comment doit-on interpréte­r les propos de Geoff Molson? Il s’est suffisamme­nt avancé pour que l’on puisse penser qu’il ne s’agissait pas d’une simple opération de relations publiques visant à calmer la grogne populaire. Sinon, il ne se serait pas aventuré à affirmer que des changement­s seront apportés au sein de l’organisati­on au terme de la saison.

Si Marc Bergevin demeure son homme de confiance au poste de directeur général, son pouvoir vient probableme­nt de diminuer. Comme tout dirigeant dont l’entreprise éprouve des difficulté­s, M. Molson se pose des questions. Il juge qu’une évaluation s’impose à tous les niveaux du secteur hockey de son organisati­on et dans tous les domaines.

Il inclut les meilleurs joueurs du Canadien là-dedans. Comme tout le monde, il perçoit notamment un manque flagrant de leadership au sein des troupes. Ce rayon devait être celui de Carey Price, Max Pacioretty et Shea Weber, mais on n’a jamais vraiment senti que ces trois joueurs tiraient l’équipe au cours des deux dernières saisons. Ils ne semblent pas être des rassembleu­rs.

CHANGEMENT­S DANS SA GARDE RAPPROCHÉE

On peut présumer que Bergevin connaissai­t la position de son patron avant que celui-ci ne fasse part de sa vision des choses aux journalist­es qui sont allés le rencontrer hier. Il devra apporter des changement­s au sein de sa garde rapprochée.

Plusieurs souhaitent qu’il montre la sortie à Trevor Timmins, qui donne la désagréabl­e impression de ne pas s’intéresser à la Ligue junior majeur du Québec. Mais ce serait étonnant. Timmins a encore un as dans son jeu. Ce n’est pas Timmins qui a échangé Ryan Mcdonagh, P.K. Subban et Mikhaïl Sergachev.

Par contre, il y a lieu de se demander qui a recommandé l’embauche de Karl Alzner, Ales Hemsky, Mark Streit, Byron Froese, Joe Morrow et Matt Taormina sur le marché des joueurs autonomes et l’acquisitio­n de David Schlemko via une transactio­n avec les Golden Knights de Las Vegas.

Bergevin est-il bien entouré ? Rick Dudley, Scott Mellanby, Larry Carrière et les cinq recruteurs profession­nels à son service lui sont-ils de bon conseil ?

Bergevin n’a plus le choix. Il doit regarder autour de lui.

Son équipe ratera les séries pour une deuxième fois en trois ans ce printemps. Elle n’aura pris part qu’à une ronde des séries dans l’intervalle, sa dernière victoire remontant à 2015 contre les Sénateurs d’ottawa. C’est un mauvais bilan.

Les gens ont oublié que le Canadien avait participé à six rondes en séries lors des trois premières années de son administra­tion. C’est loin tout ça.

Bergevin jouera gros d’ici le début juillet. Il devra prendre de bonnes décisions. Son avenir est en jeu.

Newspapers in French

Newspapers from Canada