Le gouvernement Trudeau vérifie après l’annonce
La nouvelle avait fait grand bruit en novembre dernier : le gouvernement Trudeau a levé l’interdiction de transport d’objets ayant une lame de six centimètres ou moins dans les bagages à main en avion.
Une telle mesure avait suscité une vague d’inquiétude, autant chez des citoyens craignant pour leur sécurité que chez un syndicat d’agents de bord.
Du côté de l’assemblée nationale, les élus québécois adoptaient même une motion sommant Ottawa de reculer.
Le ministre fédéral des Transports Marc Garneau a justifié la mesure en soutenant que c’était « pour se mettre en harmonie avec les normes internationales », men- tionnant l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
Ottawa a-t-il vraiment vérifié quelles étaient les pratiques internationales en la matière ?
Une correspondance obtenue par Le Journal nous laisse croire que deux semaines après avoir assoupli ses règles, le ministère des Transports n’arrivait même pas à détailler quels pays ni combien préconisaient déjà cette mesure.
Dans le seul échange de courriels survenu entre les deux organisations de juin à novembre 2017 qui a été divulgué, un fonctionnaire demande à L’OACI si une liste de tous ces États peut être fournie. Le Jour-
nal a pu confirmer que l’employé faisait cette demande en raison de questions posées par les médias. Le fonctionnaire a également fait la même requête auprès de l’association internationale du transport aérien.
Cela dit, de nombreux pays autorisent effectivement le transport de ces petits couteaux à bord de vols intérieurs et extérieurs. Cet échange relâché par accès à l’information n’est par ailleurs pas forcément le seul d’ottawa avec L’OACI.
Au cabinet du ministre, on assure que la décision a été prise au terme d’analyses et de consultations et que la demande d’une liste exhaustive était à des fins « d’expliquer au grand public » seulement.