Fin des mythes
S’il y a un effet pervers à avoir mis autant d’années à aboutir avec un projet de transport structurant pour Québec, c’est celui d’avoir laissé libre cours à la désinformation et la démagogie.
L’avantage d’aller de l’avant avec le projet, c’est d’avoir l’opportunité de dégonfler tous ces mythes qui ont pollué les débats sur le sujet, par rapport au climat, aux pentes et à une supposée guerre à l’automobile, par exemple. C’est une chose de poser des questions ou de faire des suppositions, mais l’honnêteté intellectuelle implique de s’informer pour éviter de dire n’importe quoi.
Cette responsabilité incombe d’autant plus aux élus, qui doivent constamment chercher à s’élever au-dessus de la mêlée et qui, en principe, devraient penser d’abord aux intérêts des citoyens plutôt qu’à leur capital politique.
En choisissant d’appuyer le projet de tramway, le chef caquiste François Legault a démontré qu’il pouvait prendre des décisions dignes d’un premier ministre. Il a cessé d’écouter les voix discordantes qui ne représentent pas la majorité des gens de Québec.
On ne peut en dire autant du député Éric Caire, qui non seulement avait une mine d’enterrement lorsqu’il a annoncé l’appui de la CAQ envers le projet, lundi, mais qui n’a cessé de se dégonfler depuis.
M. Caire se comporte définitivement comme quelqu’un qui s’est fait imposer cette décision par les apparatchiks du parti, à Montréal. Il a même affirmé, dans une entrevue avec Jérôme Landry, qu’il n’avait jamais dit qu’un référendum n’était pas une bonne idée, mais qu’il ne voulait pas se mêler des affaires du maire de Québec.
POSER DES QUESTIONS
Sur la scène municipale, le chef de l’opposition Jean-françois Gosselin paraît plus décontenancé et désarçonné que jamais. Complètement isolé par rapport à sa demande de référendum, il peine à expliquer le raisonnement derrière sa démarche.
À ses côtés, son collègue Stevens Melançon paraissait beaucoup plus nuancé et parlait plutôt de l’importance de poser des questions sur un projet aussi important. Il a tout à fait raison. Mais il faut aussi que les réponses soient prises en compte à un moment donné, et que les questions évoluent.
On m’aurait dit que des élus de Québec cracheraient ainsi un jour sur près de trois milliards de fonds publics provenant des gouvernements supérieurs que je ne l’aurais pas cru.