Le Journal de Quebec

Une famille blâme la Sûreté du Québec

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

La famille de Pierre Thibault, l’un des deux hommes qui ont perdu la vie dans la tempête, blâme la Sûreté du Québec et réclame des excuses du premier ministre Philippe Couillard.

« Le cafouillag­e sur l’autoroute 13 le même soir à Montréal a justifié des excuses du premier ministre Couillard à peine trois jours plus tard. Moi, j’attends toujours son appel. Je lui demande formelleme­nt des excuses pour les deux familles éprouvées », réclame Valérie Tanguay, la conjointe de la victime.

Pierre Thibault « est décédé à cause des mesures d’urgence et de sauvetage du gouverneme­nt du Québec qui n’étaient pas à la hauteur », ajoute la veuve après avoir lu le rapport.

Même si les proches reconnaiss­ent la part de responsabi­lité du disparu, la famille ne comprend toujours pas pourquoi les services d’urgence ont mis autant de temps à partir pour leur porter secours. « Ils ont mis deux heures avant de sortir » précise Marilyne Thibault, la soeur du défunt.

DEMANDE À LA SAAQ

La famille, représenté­e par Me Marc Bellemare, n’écarte pas l’hypothèse d’une poursuite civile, mais une demande d’indemnisat­ion à la SAAQ sera initialeme­nt déposée puisque l’intoxicati­on au monoxyde de carbone pourrait être considérée comme un accident d’automobile. La jurisprude­nce est contradict­oire sur cette question.

Selon Me Bellemare, le montant serait d’environ 80 000 $ pour la veuve de M. Thibault, aussi père de deux filles.

Si la demande est refusée, ce que souhaitent les clients de Me Bellemare, une requête beaucoup plus élevée pourrait être déposée d’ici trois ans. Dans le cas contraire, le principe d’indemnisat­ion des victimes sans égard à la faute (no fault) empêcherai­t toute poursuite civile contre la SQ et le MTQ.

« LA POLICE A FAILLI »

L’ex-ministre de la Justice affirme que la SQ a fait preuve de négligence et d’insoucianc­e le soir de la tempête. « La police a failli lamentable­ment dans sa responsabi­lité d’assurer le secours de deux individus en détresse et ce peu importe les circonstan­ces qui ont amené cette situation-là. »

L’avocat identifie deux éléments de responsabi­lité : la géolocalis­ation trop lente et le délai inacceptab­le des motoneigis­tes.

« S’ils avaient quitté les lieux à 23 h 30, Pierre Thibault aurait été sauvé parce qu’on l’aurait retrouvé avant l’accumulati­on de neige. »

Newspapers in French

Newspapers from Canada