Saborder le REM serait « irresponsable », dit Fortin
La solution du PQ menacerait la réalisation du projet de réseau structurant à Québec, selon le ministre
Abandonner le projet de Réseau électrique métropolitain (REM), comme le propose le Parti québécois, risquerait d’empêcher la réalisation de grands projets de transport en commun comme ceux de Québec et Gatineau, croit le ministre des Transports, André Fortin.
À l’instar du chef caquiste, François Legault, le ministre libéral des Transports a qualifié « d’irresponsable », la proposition dévoilée mardi par le chef péquiste, Jean-françois Lisée.
En plus des pénalités auxquelles s’exposerait le gouvernement en sabordant le projet de REM, le Québec risquerait aussi de perdre l’investissement de trois milliards de dollars consenti par la Caisse de dépôt et placement, craint M. Fortin.
TROIS MILLIARDS EN JEU
« La Caisse de dépôt investit 3 G$ dans un projet de transport en commun au Québec : ça, c’est du jamaisvu, et c’est des sommes qui nous permettent à nous de s’engager dans davantage de projets de transport en commun », a indiqué le ministre des Transports, en rappelant que les travaux commenceront dans quelques semaines.
« Si on n’a pas ce 3 milliards de dollars là de sommes engagées en transport en commun par la Caisse de dépôt, est-ce qu’on serait capables de faire un projet [de réseau structurant] à Québec ? Est-ce qu’on serait capables de faire un développement de grande envergure de transport en commun à Gatineau ? Est-ce qu’on serait capables d’en faire davantage dans le Grand Montréal ? J’en doute », a déclaré le ministre Fortin.
« Moi je trouve que [le REM], c’est un projet qui est formidable pour les Québécois, a fait valoir à son tour le président du Conseil du trésor et député libéral de Mont-royal, Pierre Arcand. C’est un projet innovateur qui va tout à fait dans le sens qu’on veut, c’est-à-dire réduction des gaz à effet de serre, encouragement du transport collectif, exactement comme le projet de Québec. »
LISÉE « DUR À SUIVRE »
« La première question que j’ai pour Jean-françois Lisée : j’espère que quelqu’un, dans son équipe, a évalué les pénalités qui seraient rattachées à l’annulation du REM, parce que le contrat est donné en bonne et due forme suite à une soumission internationale », a signalé de son côté le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.
Le chef caquiste en a profité pour clarifier sa position sur le contenu local dans le projet du REM. « Il n’a jamais été question de rouvrir le contrat du REM, qui est déjà signé », a assuré M. Legault.
« Lorsque je suis allé à La Pocatière, j’ai dit : un gouvernement de la CAQ va essayer de négocier avec Alstom. […]. On va essayer de voir […] [si] Alstom pourrait donner une partie du contrat à Bombardier, La Pocatière. »
« LA CAISSE DE DÉPÔT INVESTIT 3 G$ DANS UN PROJET DE TRANSPORT EN COMMUN AU QUÉBEC : ÇA, C’EST DU JAMAIS-VU, ET C’EST DES SOMMES QUI NOUS PERMETTENT À NOUS DE S’ENGAGER DANS DAVANTAGE DE PROJETS DE TRANSPORT EN COMMUN » – André Fortin, ministre des Transports