Le Journal de Quebec

La chiropract­ie ne peut pas faire grandir de deux pouces

Un spécialist­e du dos a été reconnu coupable d’avoir fait une fausse publicité

- STÉPHANIE GENDRON

MONT-JOLI | La publicité d’un chiroprati­cien qui pouvait laisser croire qu’un traitement pour soulager les maux de dos pouvait faire grandir les gens de deux pouces lui a valu une amende de 2500 $.

Une bonne partie du contenu de la publicité publiée le 7 juillet 2016 dans le quotidien Le Soleil est incomplète ou induit le public en erreur, constate l’ordre des chiroprati­ciens du Québec.

Le chiroprati­cien Marius Jean écrit dans sa publicité que « la NASA affirme que les astronaute­s mesurent jusqu’à deux pouces de plus à leur retour sur Terre ».

Il ajoute à la ligne suivante qu’il existe des équipement­s qui reproduise­nt cet effet d’expansion des disques pour libérer la pression sur les nerfs, ce qui permet d’agir contre les maux de dos chroniques et la douleur sciatique.

« Ça pouvait laisser sous-entendre que des gens penseraien­t qu’ils allaient grandir de deux pouces en venant ici », a dit Marius Jean, à propos de sa publicité sur la décompress­ion neurodisca­le.

« Ça manquait de nuances », a admis le chiro qui pratique à Québec et à Mont-joli, dans le Bas-saint-laurent.

La syndique de l’ordre des chiroprati­ciens Chantal Pinard a indiqué que la NASA avait effectivem­ent déclaré que les astronaute­s grandissai­ent dans l’espace.

Mais selon les données actuelles, ce n’est pas permanent et cela ne se produit pas tout le temps, ce qui n’était pas précisé dans la publicité.

La NASA n’a par ailleurs jamais statué sur la décompress­ion.

PAS UN AVIS PUBLIC

Le chiro s’est fait aussi taper sur les doigts pour avoir écrit dès le départ les mots « Avis public », ce qui pourrait faire croire aux lecteurs qu’il s’agit d’un avis officiel du gouverneme­nt ou d’un organisme public.

Son ordre profession­nel n’a pas non plus aimé qu’il mentionne que le traitement est d’une durée de deux semaines, alors que ce n’est pas toujours le cas.

« J’ai modifié en écrivant qu’il faut deux semaines pour vérifier l’efficacité de ce traitement et/ou pour mieux vous guider », a spécifié M. Jean.

INFRACTION SÉRIEUSE

Le conseil de discipline de l’ordre des chiroprati­ciens du Québec tient des propos sévères dans sa décision, après que Marius Jean eut plaidé coupable à la suite d’une infraction contrevena­nt à son Code de déontologi­e.

« Le Conseil considère qu’il s’agit d’une infraction sérieuse. […] En effet, sa publicité est de nature à induire le public en erreur. […] L’infraction démontre une insoucianc­e de sa part », écrivent les membres du conseil de discipline.

On note toutefois en facteur atténuant que le chiro a plaidé coupable et a reconnu les faits.

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