La chiropractie ne peut pas faire grandir de deux pouces
Un spécialiste du dos a été reconnu coupable d’avoir fait une fausse publicité
MONT-JOLI | La publicité d’un chiropraticien qui pouvait laisser croire qu’un traitement pour soulager les maux de dos pouvait faire grandir les gens de deux pouces lui a valu une amende de 2500 $.
Une bonne partie du contenu de la publicité publiée le 7 juillet 2016 dans le quotidien Le Soleil est incomplète ou induit le public en erreur, constate l’ordre des chiropraticiens du Québec.
Le chiropraticien Marius Jean écrit dans sa publicité que « la NASA affirme que les astronautes mesurent jusqu’à deux pouces de plus à leur retour sur Terre ».
Il ajoute à la ligne suivante qu’il existe des équipements qui reproduisent cet effet d’expansion des disques pour libérer la pression sur les nerfs, ce qui permet d’agir contre les maux de dos chroniques et la douleur sciatique.
« Ça pouvait laisser sous-entendre que des gens penseraient qu’ils allaient grandir de deux pouces en venant ici », a dit Marius Jean, à propos de sa publicité sur la décompression neurodiscale.
« Ça manquait de nuances », a admis le chiro qui pratique à Québec et à Mont-joli, dans le Bas-saint-laurent.
La syndique de l’ordre des chiropraticiens Chantal Pinard a indiqué que la NASA avait effectivement déclaré que les astronautes grandissaient dans l’espace.
Mais selon les données actuelles, ce n’est pas permanent et cela ne se produit pas tout le temps, ce qui n’était pas précisé dans la publicité.
La NASA n’a par ailleurs jamais statué sur la décompression.
PAS UN AVIS PUBLIC
Le chiro s’est fait aussi taper sur les doigts pour avoir écrit dès le départ les mots « Avis public », ce qui pourrait faire croire aux lecteurs qu’il s’agit d’un avis officiel du gouvernement ou d’un organisme public.
Son ordre professionnel n’a pas non plus aimé qu’il mentionne que le traitement est d’une durée de deux semaines, alors que ce n’est pas toujours le cas.
« J’ai modifié en écrivant qu’il faut deux semaines pour vérifier l’efficacité de ce traitement et/ou pour mieux vous guider », a spécifié M. Jean.
INFRACTION SÉRIEUSE
Le conseil de discipline de l’ordre des chiropraticiens du Québec tient des propos sévères dans sa décision, après que Marius Jean eut plaidé coupable à la suite d’une infraction contrevenant à son Code de déontologie.
« Le Conseil considère qu’il s’agit d’une infraction sérieuse. […] En effet, sa publicité est de nature à induire le public en erreur. […] L’infraction démontre une insouciance de sa part », écrivent les membres du conseil de discipline.
On note toutefois en facteur atténuant que le chiro a plaidé coupable et a reconnu les faits.