Ménager ses transports
En mettant de côté son option souverainiste, le Parti québécois a fait de la gouvernance l’unique enjeu du scrutin du 1er octobre. Pour compenser, les libéraux tentent bien malhabilement de jouer sur le terrain « identitaire ». Ils s’amusent à faire passer la CAQ, leur principal adversaire, pour un repaire de méchants racistes. Mais ce ne sont que des coups d’épée dans l’eau.
Résultat : la campagne portera sur la santé, les services sociaux, l’éducation et même les transports. Considérant les nombreux pots cassés par les « réformes » Barrette et l’austérité libérale, c’est loin d’être une mauvaise chose.
EXIT LE REM
Pour Montréal, le PQ met un nouveau concept au jeu. Exit le pharaonique projet du Réseau express métropolitain (REM) de 6 milliards de dollars. Jean-françois Lisée le remplacerait par une série de projets à échelle plus humaine – métro, tramway, Tram Express, etc. Le tout, couvrant aussi les rives nord et sud.
Intitulé « Le grand déblocage », le projet péquiste est étoffé. En même temps, à 6 mois des élections, il fait de l’oeil aux comtés péquistes menacés par la CAQ. C’est donc aussi une tentative de « débloquer » le vote péquiste encore coincé au 3e rang. Le REM, lui, faisant de l’oeil aux comtés libéraux.
VRAIS ENJEUX
Au-delà de ce constat, il y a néanmoins de vrais enjeux. Entre le REM et le projet du PQ, les électeurs auront un vrai choix à faire entre deux visions opposées. En cela, le PQ continue ici de tabler sur une série de propositions qu’il veut audacieuses et qu’il effeuillera jusqu’aux élections.
Pendant que Philippe Couillard ne s’en prend qu’à François Legault, c’est le pari que fait Jean-françois Lisée pour tenter de ramener son parti dans l’arène électorale. En 1989, ignoré par les médias, Jacques Parizeau, alors chef de l’opposition officielle, s’était écrié : « J’existe, moi aussi ! » Sûrement que M. Lisée doit se répéter souvent la même phrase.