Le Journal de Quebec

L’autobus du show-business

- RÉMI NADEAU Chef du Bureau parlementa­ire à Québec remi.nadeau @quebecorme­dia.com @RNADEAUJDE­Q

Il y aura bien sûr les thèmes de la santé, de l’éducation et des baisses d’impôts. Mais pour cette campagne pas comme les autres, tous les partis rivalisent de projets de transport aux odeurs d’opportunis­me électoral.

Tout a commencé avec un projet de liaison rapide et futuriste entre Québec et Montréal, lancé par Philippe Couillard pour changer l’air au terme d’un congrès libéral monopolisé par la présence de Jean Charest, en novembre dernier.

Déballé visiblemen­t à la toute hâte, il était question, sans que le mot ait été prononcé, d’un projet de monorail, « pas d’un train, on peut faire des choses beaucoup plus modernes », lançait alors le premier ministre.

Mais rapidement, des mains, même libérales, se sont levées en Mauricie en faveur du train à grande fréquence de VIA Rail.

Sensible à la possibilit­é que la CAQ rafle les circonscri­ptions dans le royaume de Julie Boulet, Philippe Couillard a changé de ton, se ralliant aussi au TGF, évoquant que son « autre projet » futuriste pourrait s’appliquer dans d’autres régions.

Et il n’en a plus reparlé.

LE GRAND COUP À QUÉBEC

Puis, en difficulté dans les comtés de Québec, le chef libéral a demandé au maire Labeaume de voir grand et de soumettre un projet emballant. « Vas-y fort, mon Régis » !

Le maire ne s’est pas fait prier et a présenté un projet de tramway ambitieux avec stations souterrain­es, desservant aussi des banlieues.

Loin de moi l’idée de cracher dans la soupe.

Malgré certains questionne­ments, l’initiative paraît tout à fait souhaitabl­e.

Quiconque a déjà subi le trajet en autobus, debout, à se faire brasser comme dans un manège de Beauce Carnaval dans la côte d’abraham pour se rendre au parlement, sait que Québec mérite mieux.

Mais je ne peux m’empêcher de penser à l’ex-ministre responsabl­e de la Capitale-nationale, François Blais, à qui on avait tiré des roches pour avoir laissé planer un retour au projet de tramway, dans une entrevue au Journal, en octobre 2016.

Le pauvre a été écarté de son poste, mais finalement la suite lui a donné raison !

Stratégiqu­ement, le gouverneme­nt libéral a réussi à mettre en boîte la CAQ, qui ne pouvait rejeter le projet, acclamé presque unanimemen­t.

ET MAINTENANT LE REM

Le Parti québécois, qui ne voulait pas être en reste, a causé la surprise en annonçant mardi qu’il mettrait la hache dans le REM de Montréal.

L’objectif de Jean-françois Lisée n’est pas d’avoir le plus beau train, mais de desservir plus d’utilisateu­rs dans davantage de liaisons.

On peut lui donner raison, son plan permettrai­t d’offrir plus de services dans les couronnes nord et sud où, incidemmen­t, le PQ espère faire des gains électoraux.

Mais il est tard pour freiner le REM. Les contrats ont été accordés et les travaux pourraient commencer dès les prochaines semaines.

Les péquistes auraient dû y penser avant.

Pour l’ensemble des formations politiques, l’urgence électorale semble créer une effervesce­nce des méninges…

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 ??  ?? Jean-françois Lisée a à son tour dévoilé un projet de transport en commun pour Montréal, après s’être fait damer le pion par Philippe Couillard, à Québec.
Jean-françois Lisée a à son tour dévoilé un projet de transport en commun pour Montréal, après s’être fait damer le pion par Philippe Couillard, à Québec.

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