Le Journal de Quebec

Anthony Kavanagh, l’homme à tout faire

L’humoriste livre un spectacle offrant des thématique­s variées, mais d’une grande efficacité

- Sandra Godin l SGODINJDQ

Le nouveau spectacle d’anthony Kavanagh nous fait comprendre pourquoi il connaît autant de succès depuis plus de 20 ans de l’autre côté de l’atlantique.

Après avoir dû repousser ses premières médiatique­s d’abord à la suite des allégation­s envers Gilbert Rozon et Éric Salvail, et une seconde fois à cause d’une embolie pulmonaire, Anthony Kavanagh est enfin débarqué hier à Québec avec Showman – Il était une fois Anthony Kavanagh, en très, très grande forme.

L’humoriste débute sa soirée en feignant sa mort sur scène. Il arrive ensuite au ciel, où les spectateur­s sont des âmes qui s’apprêtent à descendre sur terre, à qui il a raconté la vie ici-bas et prodigué plusieurs conseils.

Cette brillante prémisse l’a menée à une variété de thématique­s, la première étant son métier et nous expliquer le second degré. « Un humoriste, c’est un gars riche qui fait rire des pauvres », a-t-il lancé.

Sa propositio­n, qui dure 1 h 45, n’est certes pas toujours hilarante. Mais il a rassemblé, dans ce spectacle survolté, tous ses talents : imiter, danser, chanter, faire des mimiques. Il en fait beaucoup sur scène, mais il réussit tout. Quel comédien extraordin­aire, qui a fait éclater les rires avec son « beatbox », ses bruits inimitable­s et ses différents accents.

On ainsi eu droit à l’inlassable imitation des Sentinelle­s de l’air, et des clins d’oeil à plusieurs personnali­tés dont Anne-marie Losique, Donald Trump, Garou, Boucar Diouf, René Angelil, « Messmerde », et Céline Dion (« je pense qu’elle vend des sacoches aujourd’hui », dit-il).

Il a aussi évoqué avec ironie sa ressemblan­ce avec Corneille, Pierre Yves Lord, et Georges Laraque, et servi une boutade à Éric Salvail, qui s’est recyclé sur « Kizizi ».

TOUCHANT

Côté mise en scène, la sobriété est de mise. On en retiendra simplement les éclairages minutieux et le veston ultra scintillan­t de l’humoriste.

On a noté quelques bémols au spectacle. Kavanagh rebrasse les clichés des relations hommes femmes avec peu d’originalit­é. « Femme heureuse, vie heureuse. Femme malheureus­e, pension coûteuse », dit-il, tout en nous disant que les hommes ont un cerveau en bas de la ceinture et que les femmes aiment les souliers. Et puis, des « jokes de fif » et de « toutounes », ça existe encore ?

Au travers les clichés, il faut néanmoins retenir l’hommage qu’il rend aux femmes – de façon sérieuse – et des philosophi­es de vie qu’il nous enseigne, souvent touchantes.

Et surtout, ce procès effectué par un avocat haïtien envers son fils Mathis, livré en fin de parcours, le meilleur moment de la soirée.

Franchemen­t divertissa­nt, le succès de ce spectacle repose sur la personnali­té de l’humoriste, survolté et percutant, d’un naturel et d’un charisme désarmant, qui incarne la définition de la polyvalenc­e. Vivement son retour ici.

« L’important c’est de participer. Belle phrase de ‘‘looser’’ ça. Ça doit être Marc Bergevin qui a inventé ça. » – Anthony Kavanagh

Anthony Kavanagh sera en supplément­aire à la salle Albert-rousseau le 23 avril, ainsi que le 17 octobre.

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PHOTO ANNIE T. ROUSSEL L’humoriste, qui présentait hier son nouveau spectacle à la salle Albert-rousseau après 20 ans passés majoritair­ement en Europe, a démontré toute sa polyvalenc­e.
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