Pour Geoffmolson, ça pourrait déraper
On ne comparera pas Geoff Molson à Eugene Melnyk. Les deux sont multimillionnaires, mais Geoff Molson est d’un naturel pondéré et calme, alors que Melnyk a connu sa part de frasques financières.
Mais leurs équipes de hockey luttent pour un titre de médiocrité depuis quelques mois déjà. Les deux équipes sont pourries. La différence, c’est que les Sénateurs sont passés à quelques minutes d’atteindre la finale de la Coupe Stanley, la saison dernière.
Pourtant, ça semble aller encore plus mal à Ottawa. Tellement que des fans sont en train de se regrouper pour demander la tête d’eugene Melnyk. On s’est payé quatre grands panneaux d’affichage pour exiger le départ de Melnyk de la ville d’ottawa.
Pas de danger que les fans se fâchent autant à Montréal. D’abord, les porteurs d’eau sont toujours plus patients et soumis. Puis, le groupe CH contrôle le gros de l’information au Québec. Ça protège le propriétaire.
Mais Geoff Molson devrait quand même être prudent. Sa vache à lait, le Canadien de Montréal, propriétaire d’evenko, puis par le biais des compagnies, de Spectra, du Festival de jazz, des Francofolies, du Mtelus, de l’astral et d’autres festivals et salles de spectacles, est peut-être plus vulnérable qu’il ne le semble.
UNE BUSINESS D’ÉMOTION
Lors d’un entretien avec des dirigeants de la Banque Nationale, il répétait dernièrement qu’être le président du Canadien de Montréal était un travail de gestion des émotions. Et il soulignait à Argent, il y a quatre ans, que le CH appartenait comme jamais à ses partisans.
Justement, ces partisans en ont plein les basquets. Les arnaquer en leur chargeant 308 $ pour l’impression de leurs billets d’abonnement de saison, c’était un coup fourré de trop. Mais se cacher d’eux derrière Donald Beauchamp et ses employés des relations publiques, c’est une goutte d’eau qui est en train de noyer un immense capital d’amour.
Mais surtout, les partisans sont ulcérés. Une mauvaise saison, deux mauvaises saisons, trois mauvaises saisons, ça peut s’endurer. Mais le mépris, qu’il soit conscient ou inconscient, ça creuse un trou profond.
Geoff Molson devrait s’inquiéter. Quand on est un des visages de Molson-coors et qu’on siège au conseil d’administration de la grande brasserie, quand on est le propriétaire du Festival de jazz, des Francofolies et de Montréal en lumière, entre autres, on ne joue pas avec les émotions du bon peuple. Un mécontentement se transforme vite en boycott ou en simple catastrophe quand les émotions trop longtemps refoulées prennent le dessus.
LES CARRÉS ROUGES
Si on se fie à la froide raison, les étudiants n’étaient pas pleinement justifiés de hurler contre une simple augmentation des frais universitaires en 2012. Aux États-unis, une année en communications dans une université quelconque coûte 40000 $. Au Québec, c’est 3000 $ et quelques grosses bières et une couple de gros bats.
Mais les jeunes des carrés rouges en avaient plein le cul des mensonges et des arnaques des libéraux. Ils ont fini dans les rues et provoqué malheureusement du vandalisme et des bagarres avec les policiers.
Pas à cause d’une augmentation de 400 $. C’était le prétexte. Parce qu’ils en avaient plein le cul.
Geoff Molson devrait faire attention. Si trop de monde en a plein le cul, c’est tout son empire et lui-même qui pourraient subir cette colère. Et quand ce sont les émotions qui mènent une colère, c’est rarement joli.
DANS LE CALEPIN – J’ai commis une erreur, hier, dans mon texte sur Jean Pascal. Marcus Brown est sous contrat avec Al Haymon et non Top Rank. Par ailleurs, les gens semblent favorables à un dernier combat de l’ancien champion du monde au Québec. Jean Pascal mérite un gros merci. L’amateur de boxe a eu droit à Carl Froch, Adrian Diaconu, Chad Dawson, Bernard Hopkins, Sergey Kovalev, Lucian Bute, Eleider Alvarez et tout autre grand boxeur qui voulait affronter Pascal…