Plus américain que ça, tu meurs
On a beau répéter sur toutes les tribunes que l’avenir de l’automobile est électrique, les grosses camionnettes demeurent les véhicules les plus vendus au pays.
Les pick-ups, ce sont carrément le pain et le beurre des constructeurs américains. Rien de moins. Dans ces circonstances, pas besoin de vous expliquer l’importance pour Ram de bien jouer ses cartes avec le nouveau 1500.
THINK BIG
Plus gros, plus fort, plus luxueux. Ram ne manque pas de superlatifs quand vient le temps de présenter la nouvelle génération du 1500, commercialisée comme année-modèle 2019.
Il ne réinvente pas la roue, ce nouveau camion, mais il constitue assurément une amélioration à plusieurs chapitres par rapport à la génération sortante.
La capacité de remorquage maximale du Ram 1500, par exemple, passe à 12 750 livres, une hausse substantielle de 2300 livres par rapport au modèle 2018. Ça demeure toutefois inférieur à son grand ennemi, le Ford F-150, qui peut tirer jusqu’à 13 200 livres. Parlant du F-150, Ram n’a pas suivi les traces de Ford et de son utilisation massive de l’aluminium. Avec le 1500, on demeure fidèle à l’acier, pour le meilleur et pour le pire.
Même s’il a grossi et qu’il s’est garni d’équipements, le poids du Ram 1500 est en baisse de 225 livres par rapport à la génération sortante, notamment grâce à un châssis repensé qui, à lui seul, a perdu 100 livres.
Suffit de s’approcher du nouveau Ram pour constater à quel point il est devenu massif. C’en est rendu presque caricatural. Si vous habitez en ville ou un endroit où les espaces de stationnement sont étroits, ça peut même devenir problématique.
À moins d’avoir une version munie d’un marchepied, l’accès à bord se fait péniblement tant le véhicule est élevé. Sur la route, la visibilité est évidemment très bonne et le gros camion se comporte de façon étonnamment civilisée. L’insonorisation de l’habitacle m’a particulièrement impressionné. On pourrait entendre une mouche voler.
Question de plaire aux travailleurs, le Ram 1500 est toujours disponible avec les populaires « Rambox », ces coffres de rangement intégrés à même les panneaux arrière du camion. Cette année, on y a même intégré des prises de courant de 115 volts. Ram en remet une couche en ajoutant des compartiments de rangement aux pieds des passagers arrière ainsi qu’un marchepied pour mieux accéder au coffre.
Tout pour séduire les travailleurs.
EN VOULEZ-VOUS, DU LUXE ?
On parle beaucoup des travailleurs, mais ce serait hypocrite d’affirmer que tous les conducteurs de camionnettes s’en servent réellement pour le boulot. Pour plusieurs, le gros pick-up est devenu un véhicule de prestige, un trophée dans lequel on se pavane.
Pourquoi, vous demandez ? Aucune espèce d’idée. Peut-être est-ce l’enfant qui sommeille en nous qui rêve encore à son carré de sable et à ses gros Tonka jaunes. Reste que les camionnettes de luxe sont en demande. Et c’est pour ça qu’on peut facilement se retrouver avec des Ram 1500 à plus de 100 000 $.
Les versions Laramie et Limited peuvent désormais être équipées d’un gigantesque écran tactile de 12 pouces placé à la verticale, un peu à la façon Tesla. Son utilisation est plutôt simple et l’affichage est franchement réussi. Toutefois, c’est un peu agaçant de devoir passer par l’écran pour activer des commandes aussi simples que celles des sièges chauffants.
À bord du Ram, on retrouve désormais des prises USB-C, celles qui annoncent la mort des prises USB ordinaires. Ironiquement, on conserve un lecteur CD, juste à côté !
Outre la technologie, les versions haut de gamme du nouveau Ram mettent aussi l’accent sur le luxe avec des équipements comme des sièges arrière chauffés et ventilés, un toit ouvrant panoramique et une suspension à air réglable en trois configurations.
Dans les versions haut de gamme, on montre aussi l’exemple avec une utilisation de matériaux de qualité. À bord du Ram Laramie Long Horn, particulièrement, il y a tellement de bois tout partout qu’on se croirait pratiquement au chalet.
LE DIESEL SE FAIT ATTENDRE
Malgré les nombreux changements apportés au Ram 1500 en 2019, on demeure
en terrain connu sous le capot. Deux moteurs sont offerts, soit un V6 de 3,6 litres (305 chevaux) ainsi qu’un V8 de 5,7 litres (395 chevaux).
Il s’agit de deux motorisations éprouvées depuis longtemps chez Chrysler. Deux motorisations qui ont fait leurs preuves. Encore une fois, Ram se garde une gêne d’imiter Ford et ne tente pas sa chance en offrant une motorisation plus petite munie d’un turbocompresseur.
Toutefois, Ram intègre cette année un système « hybride léger » baptisé etorque. Offert de série avec le V6 et en option sur le V8, ce système inclut une batterie 48 volts qui remplace l’alternateur traditionnel qui permet l’arrêt et le redémarrage automatique du moteur et qui peut même lui fournir une puissance supplémentaire lors de certaines manoeuvres d’accélération.
Sur la route, vous ne sentirez même pas la différence. Ram promet toutefois une amélioration de 10 % de la consommation d’essence de son nouveau 1500 grâce à ce système. Faudra toutefois attendre les chiffres officiels pour en avoir le coeur net.
La variante à moteur diesel, elle, risque de se faire attendre encore pendant quelques mois. De son propre aveu, Ram a de la difficulté à le faire approuver par L’EPA, aux États-unis. On nous promet toutefois que ça s’en vient. On l’espère pour eux, parce que le Ford F-150 et le Chevrolet Silverado arrivent (enfin) avec des moteurs diesel.
En attendant, il faudra se contenter du V6 et du V8 à essence. C’est très peu de choix, quand on sait que le F-150 sera bientôt disponible avec six moteurs différents. Le nerf de la guerre, avec la camionnette, c’est souvent les innombrables possibilités de personnalisation. Pour le moment, Ford peut dormir tranquille.
Mais bon, avec sept versions et trois longueurs de cabines, Ram n’est pas en reste non plus. Le nouveau 1500 est une autre preuve que les constructeurs américains demeurent rois et maîtres de cette catégorie.
UN PRIX QUI FAIT SOURCILLER
Pour ce nouveau modèle, Ram annonce un prix de départ de 42 095 $. Et pour avoir droit aux quatre roues, vous devez allonger au moins 4000 $ supplémentaires. En guise de comparaison, le Ford F-150, champion des ventes de cette catégorie, est offert sous la barre des 30 000 $.
Il faut toutefois savoir que Ram (et l’ensemble du groupe FCA) a l’habitude d’annoncer un prix très élevé et d’offrir des rabais substantiels par la suite, question d’accoter la compétition.
Vous risquez donc de payer pas mal moins cher chez le concessionnaire que les prix annoncés par le constructeur. On donne ainsi l’impression au consommateur de faire une bonne affaire, mais au fond, celui-ci finit souvent par payer le prix qui aurait tout simplement dû être annoncé au départ. Une drôle de stratégie…
À noter aussi que l’ancienne génération du Ram 1500 continuera d’être commercialisée en tant qu’année-modèle 2019, aux côtés du nouveau. Peut-être est-ce là l’occasion de dénicher des aubaines.
Les nouveaux Ram 1500 arriveront chez les concessionnaires du Québec au cours des prochaines semaines.