Vous aimez conduire plus que vous croyez
Laissez-moi deviner, vous êtes de ceux qui disent tout haut, et sans la moindre hésitation, qu’une voiture c’est seulement un appareil, au mieux une machine, qui leur permet d’aller du point A au point B. Celle-là, je l’ai sûrement entendue mille fois.
Quand vient le temps d’en acheter ou d’en louer une, qu’elle soit neuve ou d’occasion, vous lisez tout ce que vous pouvez trouver sur le web au sujet des modèles qui vous intéressent.
Vous cherchez évidemment la perle rare : une voiture confortable, spacieuse, bien équipée, pas laide, pas trop chère et, autant que possible, parfaitement fiable et durable.
ELLE ROULE BIEN, MAIS…
Il y a fort longtemps, j’ai demandé à une proche amie si elle aimait sa nouvelle voiture, achetée après un magasinage particulièrement rigoureux, pragmatique et sérieux. Sa Chevrolet Nova était alors à la Toyota Corolla ce que fut ensuite la Pontiac Vibe à la Toyota Matrix. Ces copies techniquement identiques furent possiblement les plus fiables de la longue histoire des deux grandes marques américaines.
Or, mon amie m’a répondu qu’elle aimait bien sa Nova, mais qu’elle n’était pas tellement amusante ou agréable à conduire. Cette notion n’a jamais fait partie de ses critères d’achat et son absence est pourtant la première chose qu’elle a remarquée !
La conception d’une automobile est un exercice incroyablement complexe, qui s’appuie sur les connaissances d’une armée d’ingénieurs rompus aux secrets des spécialités les plus diverses. Une pure question de science, finalement.
Son raffinement, par contre, est souvent une affaire subjective où les meilleurs savent transformer les sensations les plus fines en modifications souvent minimes, de l’ordre du millimètre, qui font cependant toute la différence. Surtout lorsqu’il est question de comportement routier. Cette fois, c’est un art et tous les constructeurs ne le maîtrisent pas avec un bonheur égal.
Le plus beau de l’affaire, c’est qu’il y a de fortes chances que cette voiture, ce petit VUS ou cette fourgonnette que vous prenez plaisir à conduire se révélera sans doute aussi plus sûr pour vous, au fil du temps. Donc aussi pour vos passagers, familles, amis, collègues ou autres.
PLAISIR ET SÉCURITÉ
Je parle ici de sécurité active. De celle qui permet de prévenir et d’éviter toute collision, tout accident. Celle qui comprend la visibilité, l’ergonomie, la position de conduite, la tenue de route, l’agilité, la stabilité et de bons freins antiblocage. Ajoutons des phares puissants et précis, pour rouler la nuit, en plus d’un système antidérapage et de quelques aides à la conduite bien conçues, adaptées et réglées.
Parce qu’en matière de sécurité passive, celle qui a pour mission de réduire les effets d’une collision, on est déjà plutôt bien servis avec des zones déformables devant et derrière, des poutrelles de renforcement dans les portières et la dizaine, sinon la douzaine de coussins gonflables qu’on retrouve dans presque toutes les voitures neuves.
J’ajoute sans hésiter, à la recette de sécurité active qui précède, le plaisir que l’on goûte, sans parfois même s’en rendre compte, à conduire un véhicule dont on connaît et apprécie les sensations et réactions. Une voiture, un VUS, une fourgonnette, une camionnette même, qui nous inspire pleine confiance, quelles que soient les conditions ou l’état de la route.
Je n’ai aucun chiffre, aucune statistique, aucune donnée à vous offrir pour prouver ce que j’avance ici. Pour la simple et bonne raison qu’il n’en existe aucune sur les accidents qu’on prévient ou qu’on évite.
LA VÉRITÉ EN ROULANT
Alors, de grâce, la prochaine fois que vous chercherez une nouvelle voiture, ajoutez cette chose mystérieuse qu’est le plaisir de conduire à votre liste de critères.
Je vous souhaite de le découvrir et de le sentir, durant un essai routier suffisamment long, sur un parcours suffisamment varié, dans ce rutilant modèle qui vous intéresse diablement par son équipement, son confort, sa couleur, sa merveilleuse réputation de fiabilité et son prix imbattable.
Les semaines, les mois et les années qui suivront risquent seulement d’être plus agréables. Plus sûrs aussi selon moi, encore une fois.
Qui sait, les journalistes automobiles sont peut-être plus utiles qu’ils ne le pensent euxmêmes quand ils se pâment pour une direction précise et sensible, une tenue de route équilibrée et cette notion si parfaitement subjective qu’est le sempiternel « agrément de conduite ».