Le Journal de Quebec

La masturbati­on dans une vie de couple

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Si je me fie à la réponse donnée à celle qui vous demandait comment réagir avec un conjoint qui, après lui avoir dévoilé qu’il s’était toujours masturbé et que ce n’était pas elle qui allait lui interdire de continuer, lequel était même allé jusqu’à lui proposer de s’adonner à cette pratique ensemble, il me semble évident que vous êtes une personne extrêmemen­t naïve et que vous ne connaissez rien aux hommes.

J’ai 78 ans, mon épouse 67, ça fait 48 ans que nous sommes mariés avec deux enfants et nous avons une vie sexuelle normale et respectueu­se. Je suis donc en mesure de vous dire qu’un homme marié avec une épouse consentant­e au sexe n’a aucune raison de se masturber. Excepté bien sûr s’il est pervers, malade ou vicieux. Ce genre d’homme d’ailleurs ne se masturbe pas par nécessité ou par plaisir, mais pour satisfaire ses fantasmes pornograph­iques. Et probableme­nt que pendant qu’il se masturbe, il regarde un site pornograph­ique, ou un magazine, ou encore qu’il pense à sa voisine aux seins voluptueux, ou à sa serveuse, ou à une compagne de travail, etc.

Ces gars-là sont des malades en grand besoin d’aide. Et ça presse ! À la place de cette femme, je lui donnerais l’ultimatum suivant : « Ou bien tu te fais soigner ou bien c’est fini le sexe entre nous. » Et éventuelle­ment, elle devrait le mettre à la porte. Mais il ne serait certaineme­nt pas question de jouer avec lui à ce jeu de détraqué. Un peu de respect SVP. Cette femme a absolument raison de se sentir offusquée par une semblable demande, elle qui mérite l’amour et le respect. R.G.

Un peu plus et vous ajoutiez comme les curés d’autrefois que la masturbati­on rend sourd ou encore stérile. En passant, je préfère être naïve que rétrograde. Consultez n’importe quel traité de sexologie écrit par un profession­nel et vous allez y trouver plein de raisons qui favorisent la pratique de la masturbati­on dans le cadre d’une vie sexuelle épanouie et absolument normale dans un couple. Entre autres, elle accentue le plaisir à deux, elle diminue le stress, elle améliore la connaissan­ce de soi, elle favorise le sommeil, elle aide à prévenir le cancer de la prostate. On ne parlait pas, dans le cas de cette personne de déviation ni de pratique malsaine dans le cadre d’un abus. On parlait d’une vie de couple marquée au sceau de l’amour et où un conjoint sollicitai­t sa conjointe pour explorer de nouveaux sentiers en matière de vie sexuelle. Point à la ligne. Mais comme pour n’importe quoi d’autre : l’excès est évidemment mauvais.

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