Le Journal de Quebec

Une peine de 45 mois de prison

Son ex, qu’il a violemment attaquée, est soulagée par la sentence

- SOPHIE CÔTÉ

Une mère de famille victime de violence conjugale, qui a eu peur pour sa vie et celle de ses enfants quand le père de ceux-ci l’a blessée de quatre coups de couteau, peut enfin tourner la page : son agresseur a été condamné à trois ans et neuf mois de prison, hier, à Québec.

« J’étais sûre qu’il voulait me tuer », a confié la victime à la sortie de la salle d’audience, revenant courageuse­ment sur l’épisode d’une violence inouïe qu’elle a vécu le 17 décembre 2016 alors qu’elle venait d’accoucher de leur deuxième enfant, après une récente séparation.

« L’ENFER »

Cette journée-là, la mère d’un garçon de deux ans et d’un bébé de quelques semaines, qui étaient présents au moment du drame, « a vraiment vécu l’enfer », a souligné le juge Pierre Rousseau.

En se rendant faire ses boîtes au domicile familial, la femme s’est retrouvée enfermée avec son ex-conjoint de 36 ans – dont nous taisons l’identité pour protéger la victime – dans la salle de lavage, où il lui a réclamé une fellation à la pointe d’un couteau. Il l’a par la suite tirée par les che- veux et projetée au sol, avant de la blesser de quatre coups de couteau.

La victime croit que son fils de deux ans lui a peut-être sauvé la vie, en tentant de s’enfuir avec lui. « Il l’aimait beaucoup [son fils]. Je me suis dit en le prenant dans mes bras qu’il allait peut-être ne pas s’en reprendre à moi », a exprimé la femme, qui avait eu le réflexe de mettre une nappe sur la tête du petit pour éviter qu’il ne voie l’horreur qui se déroulait sous ses yeux, alors que l’homme tentait de « s’ouvrir les poignets » devant elle.

La victime a aussi eu peur pour la vie de son poupon, qu’elle n’a eu d’autre choix que de laisser dans la maison en réussissan­t à se sauver.

« UN MESSAGE CLAIR »

Le juge a soulevé en prononçant la peine qu’il était important qu’un « message clair » soit envoyé à la victime et à toutes les victimes de violence conjugale, afin qu’elles soient encouragée­s à dénoncer leur agresseur.

L’accusé, qui avait plaidé coupable à des accusation­s d’agression sexuelle armée, de voies de fait graves et de séquestrat­ion, a toutefois minimisé les gestes qu’il avait commis. Il lui reste un peu plus de 22 mois à purger derrière les barreaux, puisqu’il était détenu depuis son arrestatio­n.

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