Le Journal de Quebec

Un « grand espoir » pour la justice, selon le Barreau du Québec

- KATHRYNE LAMONTAGNE

Le prochain budget du gouverneme­nt Couillard est celui du « grand espoir » aux yeux du Barreau du Québec, qui souhaite ardemment y retrouver « plusieurs millions de dollars » afin d’entamer le tant attendu virage numérique du système judiciaire.

« Pour nous, le budget qui s’en vient, c’est le budget du grand espoir en justice », lance avec assurance le bâtonnier du Québec, à quelques jours du dépôt du prochain budget provincial.

Me Paul-matthieu Grondin réclame entre 400 et 600 millions de dollars uniquement pour informatis­er la justice, une mesure qui ferait sauver temps et argent au contribuab­le, dit-il. « On est beaucoup ici à se croiser les doigts. C’est le plus proche d’un momentum qu’on a été depuis longtemps », soutient-il.

Il faudra des investisse­ments massifs pour espérer sortir l’appareil judiciaire de « l’âge de pierre », plaide-t-il. À l’heure actuelle, il est impossible d’ouvrir un dossier de cour, de payer des frais ou de déposer des documents numérisés à partir d’un ordinateur, rappelle-t-il.

« Il y a beaucoup de bureaux d’avocats qui sont entièremen­t informatis­és et numérisés. Mais quand vient le temps d’aller à la cour, il faut qu’on imprime tout. Ça n’a aucun sens ! Il est temps que ça cesse. Il faut qu’on y aille à 100 %. Il faut qu’on y aille maintenant. Il est temps qu’on bouge », scande Me Grondin.

ÉVITER LES ERREURS DU PASSÉ

En septembre dernier, des juges et des avocats dénonçaien­t en nos pages l’« archaïque » système judiciaire en vigueur au Québec. Le Journal rapportait du coup que le ministère de la Justice avait investi moins de 2 M$ au cours des quatre dernières années pour le moderniser.

C’est qu’aucun plan gouverneme­ntal n’a été dévoilé depuis le cuisant échec du Système intégré d’informatio­n de la justice (SIIJ), initié en 2001, prévu pour 2007 et finalement abandonné en 2012, après un gaspillage de 76 M$. La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, assurait toutefois qu’une telle mesure serait divulguée au printemps, qui s’est entamé la semaine dernière.

Me Paul-matthieu Grondin demeure persuadé que Québec a les outils nécessaire­s pour réussir son virage numérique. Il faudra toutefois éviter les erreurs du passé. « On a l’expertise au Québec. On est capable de le faire. Bien sûr, il faut apprendre des exemples précédents, analyse-t-il. Il ne faut pas qu’on répète les échecs du passé, c’est évident. »

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ME PAUL-MATTHIEU GRONDIN Bâtonnier du Québec

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