Un « grand espoir » pour la justice, selon le Barreau du Québec
Le prochain budget du gouvernement Couillard est celui du « grand espoir » aux yeux du Barreau du Québec, qui souhaite ardemment y retrouver « plusieurs millions de dollars » afin d’entamer le tant attendu virage numérique du système judiciaire.
« Pour nous, le budget qui s’en vient, c’est le budget du grand espoir en justice », lance avec assurance le bâtonnier du Québec, à quelques jours du dépôt du prochain budget provincial.
Me Paul-matthieu Grondin réclame entre 400 et 600 millions de dollars uniquement pour informatiser la justice, une mesure qui ferait sauver temps et argent au contribuable, dit-il. « On est beaucoup ici à se croiser les doigts. C’est le plus proche d’un momentum qu’on a été depuis longtemps », soutient-il.
Il faudra des investissements massifs pour espérer sortir l’appareil judiciaire de « l’âge de pierre », plaide-t-il. À l’heure actuelle, il est impossible d’ouvrir un dossier de cour, de payer des frais ou de déposer des documents numérisés à partir d’un ordinateur, rappelle-t-il.
« Il y a beaucoup de bureaux d’avocats qui sont entièrement informatisés et numérisés. Mais quand vient le temps d’aller à la cour, il faut qu’on imprime tout. Ça n’a aucun sens ! Il est temps que ça cesse. Il faut qu’on y aille à 100 %. Il faut qu’on y aille maintenant. Il est temps qu’on bouge », scande Me Grondin.
ÉVITER LES ERREURS DU PASSÉ
En septembre dernier, des juges et des avocats dénonçaient en nos pages l’« archaïque » système judiciaire en vigueur au Québec. Le Journal rapportait du coup que le ministère de la Justice avait investi moins de 2 M$ au cours des quatre dernières années pour le moderniser.
C’est qu’aucun plan gouvernemental n’a été dévoilé depuis le cuisant échec du Système intégré d’information de la justice (SIIJ), initié en 2001, prévu pour 2007 et finalement abandonné en 2012, après un gaspillage de 76 M$. La ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, assurait toutefois qu’une telle mesure serait divulguée au printemps, qui s’est entamé la semaine dernière.
Me Paul-matthieu Grondin demeure persuadé que Québec a les outils nécessaires pour réussir son virage numérique. Il faudra toutefois éviter les erreurs du passé. « On a l’expertise au Québec. On est capable de le faire. Bien sûr, il faut apprendre des exemples précédents, analyse-t-il. Il ne faut pas qu’on répète les échecs du passé, c’est évident. »