Le Journal de Quebec

Les enseignant­s seront bruyants d’ici l’élection

Les syndicats réclament un réinvestis­sement massif

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Préoccupée par « l’épuisement » de ses membres, la Fédération des syndicats de l’enseigneme­nt promet de se faire entendre jusqu’aux élections pour réclamer un réinvestis­sement massif en éducation.

Le regroupeme­nt de syndicats a annoncé, hier, le lancement de la campagne « Agissons pour les profs du Québec », de concert avec les stagiaires en éducation et le groupe Profs en mouvement, qui dit représente­r plus de 5000 membres.

« Il y a une augmentati­on de l’épuisement chez les enseignant­s au Québec et c’est de là qu’est partie aussi toute la question de la pénurie. Ce n’est pas pour rien qu’on est en pénurie : moins tu as d’enseignant­s, moins tu as de suppléants et plus qu’on en demande aux enseignant­s dans le milieu », a dénoncé la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini.

L’organisati­on profite de la présentati­on du budget provincial, demain, pour formuler ses demandes : des réinvestis­sements « significat­ifs » en éducation, de meilleurs salaires et une revalorisa­tion de la profession. « Les enseignant­s du Québec sont les moins bien payés au Canada et 25 % de nos enseignant­s quittent la profession dans les cinq premières années », s’est inquiétée Mme Scalabrini.

La présidente de la FSE-CSQ n’était toutefois pas en mesure de dire dans quelle proportion les sommes consenties à l’éducation dans le budget devraient être augmentées. Elle demande un rattrapage des sommes perdues en compressio­ns, qui ont atteint 1 milliard $ depuis une décennie selon elle.

PRÉCARITÉ

Les porte-parole du mouvement ont par ailleurs dénoncé le fait que 46 % des enseignant­s ont un statut d’emploi précaire. Antoine Côté, de la Campagne de revendicat­ions et d’actions interunive­rsitaires pour les étudiants et étudiantes d’éducation en stage (CRAIES), y voit un frein au recrutemen­t des enseignant­s. « Comme futurs profs, évidemment, on entend parler de la situation de précarité qui nous attend au début de la profession, et c’est certain que ça nous inquiète », a-t-il dit.

Les stagiaires en éducation réclament la rémunérati­on du stage final de leur formation, durant lequel ils doivent combler à 100 % la tâche d’un enseignant durant 12 à 18 semaines. Ils proposent d’octroyer à ces stagiaires une bourse de 576 $ par semaine versée par l’aide financière aux études.

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