Les enseignants seront bruyants d’ici l’élection
Les syndicats réclament un réinvestissement massif
Préoccupée par « l’épuisement » de ses membres, la Fédération des syndicats de l’enseignement promet de se faire entendre jusqu’aux élections pour réclamer un réinvestissement massif en éducation.
Le regroupement de syndicats a annoncé, hier, le lancement de la campagne « Agissons pour les profs du Québec », de concert avec les stagiaires en éducation et le groupe Profs en mouvement, qui dit représenter plus de 5000 membres.
« Il y a une augmentation de l’épuisement chez les enseignants au Québec et c’est de là qu’est partie aussi toute la question de la pénurie. Ce n’est pas pour rien qu’on est en pénurie : moins tu as d’enseignants, moins tu as de suppléants et plus qu’on en demande aux enseignants dans le milieu », a dénoncé la présidente de la FSE-CSQ, Josée Scalabrini.
L’organisation profite de la présentation du budget provincial, demain, pour formuler ses demandes : des réinvestissements « significatifs » en éducation, de meilleurs salaires et une revalorisation de la profession. « Les enseignants du Québec sont les moins bien payés au Canada et 25 % de nos enseignants quittent la profession dans les cinq premières années », s’est inquiétée Mme Scalabrini.
La présidente de la FSE-CSQ n’était toutefois pas en mesure de dire dans quelle proportion les sommes consenties à l’éducation dans le budget devraient être augmentées. Elle demande un rattrapage des sommes perdues en compressions, qui ont atteint 1 milliard $ depuis une décennie selon elle.
PRÉCARITÉ
Les porte-parole du mouvement ont par ailleurs dénoncé le fait que 46 % des enseignants ont un statut d’emploi précaire. Antoine Côté, de la Campagne de revendications et d’actions interuniversitaires pour les étudiants et étudiantes d’éducation en stage (CRAIES), y voit un frein au recrutement des enseignants. « Comme futurs profs, évidemment, on entend parler de la situation de précarité qui nous attend au début de la profession, et c’est certain que ça nous inquiète », a-t-il dit.
Les stagiaires en éducation réclament la rémunération du stage final de leur formation, durant lequel ils doivent combler à 100 % la tâche d’un enseignant durant 12 à 18 semaines. Ils proposent d’octroyer à ces stagiaires une bourse de 576 $ par semaine versée par l’aide financière aux études.