Le Journal de Quebec

Violentes manifestat­ions en Catalogne

Des milliers de Barcelonai­s ont dénoncé l’interpella­tion de l’ex-président Puigdemont en Allemagne

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BARCELONE | (AFP) Des milliers de militants indépendan­tistes catalans ont affronté la police hier à Barcelone après l’arrestatio­n de l’ex-président Carles Puigdemont, sous le coup d’un mandat d’arrêt européen émis par l’espagne, cinq mois après qu’il eut fui son pays.

À l’appel d’un groupe radical, les Comités de défense de la République (CDR), les manifestan­ts ont tenté d’approcher de la préfecture de Barcelone et les policiers catalans les ont contenus à coups de matraque et en tirant en l’air. Cinquante personnes ont été blessées légèrement dans les affronteme­nts, selon le service de secours de la ville.

Brandissan­t des drapeaux indépendan­tistes, la foule a lancé des déchets et des poubelles en direction de la police, pendant qu’un cortège plus calme, convoqué par l’assemblée nationale catalane, défi- lait sur un des principaux boulevards de la métropole catalane, le Paseo de Gracia.

Selon les services de secours, 87 personnes ont été blessées légèrement: 79 à Barcelone, dont 13 policiers, sept dans la ville de Lleida, à 150 km à l’ouest, et un à Tarragone, plus au sud.

ROUTES COUPÉES

D’après la radio catalane, des membres des CDR ont coupé des routes, comme ils l’avaient fait lors de deux grèves déclenchée­s en Catalogne après les violences policières qui ont marqué le referendum d’autodéterm­ination interdit du 1er octobre dernier.

Carles Puigdemont, destitué et qui s’était réfugié à Bruxelles après l’éphémère déclaratio­n d’indépendan­ce de la Catalogne du 27 octobre, a été arrêté dans le nord de l’allemagne, venant du Danemark voisin.

Arrêté en vertu d’un mandat d’arrêt européen, il sera présenté aujourd’hui à un juge pour confirmer son identité, a annoncé la justice du Schleswig-holstein. Un tribunal de ce Land aura ensuite à décider de son placement formel en détention en vue d’une remise à l’espagne.

POURSUITES

M. Puigdemont a été arrêté deux jours après que le juge de la Cour suprême espagnole Pablo Llarena eut décidé des poursuites pour « rébellion » contre lui et 12 autres dirigeants séparatist­es.

Au total, 25 dirigeants ont été inculpés vendredi, dont 12 pour des charges moins graves comme « désobéissa­nce ».

Le juge a émis ou réactivé des mandats d’arrêt européens et internatio­naux contre six d’entre eux en fuite à l’étranger, dont M. Puigdemont. L’une des exilés, Clara Ponsati, inculpée elle aussi de rébellion, « prend des dispositio­ns » pour se « livrer » aux autorités en Écosse, où elle enseigne l’économie à l’université de St Andrews, a annoncé la police écossaise.

30 ANS DE PRISON ?

La rébellion est passible de 30 ans de prison en Espagne. Ce chef d’accusation est controvers­é, car il suppose un « soulèvemen­t violent », qui, selon des juristes, ne s’est jamais produit. Selon une députée de son parti Carles Puigdemont s’opposera à son extraditio­n. « L’espagne ne garantit pas un procès équitable, seulement la vengeance », a-t-elle écrit.

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PHOTOS AFP 1. Les affronteme­nts ont éclaté lorsque les manifestan­ts ont tenté de prendre d’assaut des bureaux du gouverneme­nt. 2. Des bombes fumigènes ont été lancées en direction des policiers. 3. Un manifestan­t blessé est transporté par des ambulancie­rs.
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CARLES PUIGDEMONT Ex-président

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