Le Journal de Quebec

40 M$ en frais juridiques externes pour Hydro-québec depuis 5 ans

La société d’état a eu recours à 70 firmes d’avocats pour se défendre

- PIERRE COUTURE

Hydro-québec a versé plus de 40 M$ à des firmes d’avocats pour des services juridiques externes au cours des cinq dernières années, a appris Le Journal.

Des documents obtenus en vertu de la Loi sur l’accès à l’informatio­n démontrent qu’hydro-québec a payé 7,1 millions de dollars l’an dernier en honoraires d’avocats externes.

Depuis 2012, Hydro-québec dit avoir octroyé des mandats à 70 cabinets d’avocats différents.

Hydro possède pourtant son propre service juridique interne, qui emploie 44 avocats. L’an dernier, la masse salariale de son service juridique interne dépassait les 8 millions de dollars.

Chez Hydro, on explique que les avocats de sa division du contentieu­x sont surtout spécialisé­s en droits réglementa­ires.

« Nous travaillon­s avec nos équipes d’avocats à l’interne à chaque fois que c’est possible, mais nous avons recours à l’externe lorsque nous avons besoin d’une expertise particuliè­re. C’est le cas notamment pour les litiges de Churchill Falls, qui représente­nt une bonne proportion du montant donné à l’externe lors des cinq dernières années », a indiqué un porte-parole d’hydro-québec, Marc-antoine Pouliot.

DEUX IMPORTANTE­S CAUSES

La société d’état soutient qu’au cours des dernières années, deux importante­s causes ont nécessité le recours à des avocats externes spécialisé­s notamment en litiges et en arbitrages internatio­naux.

La province de Terre-neuve conteste toujours devant les tribunaux une entente de 65 ans sur les tarifs négociés en 1969 entre Hydro-québec et la Churchill Falls Corporatio­n (CFLCO).

Une décision de la Cour supérieure en faveur d’hydro-québec rendue en juillet 2014 a été portée devant la Cour suprême du Canada depuis par la société d’état terre-neuvienne Nalcor.

Par ailleurs, la société d’état a dû se défendre devant les tribunaux en 2014, en 2015 et en 2016 contre des producteur­s privés qui détiennent des petites centrales hydro-électrique­s au Québec.

Les données fournies par Hydro-québec indiquent que deux firmes ont raflé plus de la moitié des honoraires juridiques externes depuis 2013.

27 M$ À DEUX FIRMES

Dans le bras de fer qui l’oppose à TerreNeuve, Hydro-québec a fait appel à une équipe d’avocats plaideurs renommés de la firme Norton Rose Fulbright.

Au cours des cinq dernières années, Norton Rose Fulbright a facturé tout près de 17 millions de dollars à Hydro-québec.

En ce qui concerne le conflit l’opposant aux producteur­s privés, c’est la firme Lavery, de Billy qui a obtenu le mandat de défendre la position de la société d’état. Depuis 2012, elle a touché 10,4 millions de dollars de la part d’hydro.

Cette dernière avait fait l’objet de critiques il y a deux ans pour les nombreux contrats accordés à la firme Lavery, de Billy et Mccarthy Tétrault.

Avant de se joindre à Hydro-québec, l’ex-directrice des affaires juridiques, Pamela Mcgovern (qui a quitté son poste en mars 2015), avait travaillé pendant 25 ans pour le cabinet Lavery, de Billy, alors que son mari pratiquait chez Mccarthy Tétrault.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI ?? Hydro-québec affirme avoir recours à des firmes d’avocats extérieure­s pour les dossiers qui nécessiten­t « une expertise particuliè­re ». Les firmes Norton Rose Fulbright et Lavery, de Billy, ont touché 27 M$ de la part de la société d’état.
PHOTO D’ARCHIVES, AGENCE QMI Hydro-québec affirme avoir recours à des firmes d’avocats extérieure­s pour les dossiers qui nécessiten­t « une expertise particuliè­re ». Les firmes Norton Rose Fulbright et Lavery, de Billy, ont touché 27 M$ de la part de la société d’état.

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