Le Journal de Quebec

16 M$ réclamés à Bombardier

Un milliardai­re australien se dit floué après avoir facilité des ventes de jets

- SYLVAIN LAROCQUE

Bombardier doit se défendre devant un tribunal australien contre un ancien partenaire d’affaires qui se dit floué après avoir facilité des ventes de jets d’affaires d’une valeur totale de plus de 3 milliards de dollars.

Tim Roberts, un milliardai­re australien, réclame des dizaines de millions de dollars à la multinatio­nale québécoise, lui reprochant de ne pas avoir respecté des ententes qui lui garantissa­ient, soutient-il, un rendement minimal sur chaque transactio­n. Le procès s’est ouvert la semaine dernière devant la Cour suprême de l’australie-occidental­e, à Perth.

RETARD

C’est dans un contexte très particulie­r qu’est né le partenaria­t entre Bombardier et M. Roberts, en 2009. L’homme d’affaires était déçu du long retard qu’il avait dû subir pour mettre la main sur un avion commandé à Bombardier. Afin de le dédommager, en quelque sorte, l’entreprise a conclu un marché avec Tim Roberts : celui-ci allait mettre ses contacts à profit et devenir un important intermédia­ire pour Bombardier Avions d’affaires, a rapporté le journal The Australian.

Le pacte a toutefois pris fin abruptemen­t en 2014 en raison de désaccords sur trois ententes verbales, dont l’une concernait la vente d’un jet d’affaires Global 7000 à Frank Lowy, l’une des personnes les plus riches d’australie. M. Lowy a annulé sa commande en septembre 2015 en raison des retards dans le développem­ent du Global 7000.

M. Roberts allègue que Bombardier lui doit 15,9 M$ US, soit la somme qu’il aurait pu toucher s’il avait pu revendre l’appareil, ce que l’avionneur lui a refusé.

Selon The Australian, chaque vente d’avion rapportait au moins 5 M$ US à Avwest, la firme du milliardai­re.

En cour cette semaine, Bombardier a plaidé que la cause devrait être transférée à New York ou à Montréal, laissant entendre que le tribunal de Perth ne convenait pas pour un litige de plusieurs millions de dollars, a indiqué le journal The West Australian.

SANS FONDEMENT

La multinatio­nale n’a pas voulu commenter l’affaire. « Bombardier croit fermement que la réclamatio­n déposée contre l’entreprise est sans fondement, a déclaré Anna Cristofaro, porte-parole de Bombardier Avions d’affaires. Comme il s’agit d’un litige en cour, nous n’offrirons aucun autre commentair­e. »

Soulignons qu’il y a un peu plus de deux ans, Bombardier Avions d’affaires a résilié plusieurs ententes de représenta­tion commercial­e et de distributi­on pour mettre l’accent sur les canaux de vente directe et ainsi accroître sa rentabilit­é. Dans la foulée, l’avionneur avait annulé des commandes pour 24 appareils d’une valeur totale de 1,75 G$ US selon les prix officiels.

Newspapers in French

Newspapers from Canada