L’art de marier luxe et performance
La Lexus GS F fait partie de ces voitures d’exception qu’on choisit pour des qualités très pointues — des performances impressionnantes et des qualités dynamiques indéniables dans le cas de cette grande berline.
La Lexus GS n’est ni l’automobile la plus populaire, ni la plus connue. Les 328 exemplaires de cette berline de luxe vendus au Canada l’an dernier le confirment. Ce nombre a d’ailleurs relégué ce grand sedan (d’où le GS) au 242e rang des ventes canadiennes de véhicules légers, palmarès auquel figurent un peu plus de 270 modèles, tous types confondus.
Cet insuccès s’explique simplement. Puisque c’est une auto, elle ne présente pas l’attrait d’un VUS, le type de véhicule qui a présentement la faveur des acheteurs. De plus, son créneau en déclin est déjà très encombré. On peut y inclure jusqu’à une vingtaine de modèles rivaux. Cela ne lui accorde pas beaucoup de visibilité, d’autant plus que la marque Lexus propose, elle-même, une gamme très (ou trop ?) diversifiée réunissant plus d’une douzaine de modèles.
UN MODÈLE D’EXCEPTION
Cela n’empêche pas cette mal-aimée de bénéficier de qualités indéniables, à commencer par la grande qualité de conception et de construction propre aux produits de Toyota. Car, rappelons-le, la marque Lexus réunit les véhicules de luxe de ce grand constructeur nippon. Et parmi ces produits, on retrouve un modèle d’exception appelé GS F : une berline sport de haute performance dotée d’un moteur débordant de puissance. Si vous pensez à un loup habillé d’une peau d’agneau, vous avez tout compris. Sa silhouette sobre la fait facilement passer inaperçue. Une calandre trapézoïdale en forme de sablier, symbole des produits Lexus, encadrée pour ce modèle par d’imposantes cavités, qui servent à des prises d’air, constitue le seul excès de design qui la distingue.
Avec la GS 350 et la GS 450 h, la GS F constitue un trio de berlines visant les acheteurs intéressés par les Audi A6, Mercedes-benz Classe E, BMW Série 5 et autres modèles du genre.
Pour ceux qui ne recherchent qu’une berline de luxe, sans plus, Toyota propose deux façons de faire avec un V6 et une puissance d’environ 300 ch. La GS 350, d’abord, offre une formule désormais classique avec un V6 de 3,5 L livrant 311 ch aux quatre roues par le biais d’une boîte de vitesses automatique à 6 rapports et d’une transmission intégrale. C’est un modèle d’entrée de gamme tout de même alléchant.
Il y a ensuite la GS 450 h. Ce modèlelà mise sur l’attrait d’un groupe motopropulseur hybride peu gourmand disposant tout de même d’une puissance nette substantielle. Une variante à cycle Atkinson du même V6 doublé d’un moteur électrique livre tout de même 286 ch. Et comme pour tous les autres véhicules hybrides de Toyota, c’est une boîte automatique à variation continue qui transmet la puissance aux roues arrière de cette berline, qui affiche les meilleures cotes de consommation de la gamme, à commencer par une cote moyenne de 7,5 L/100 km. La GS 350, elle, ne peut faire mieux que 11 L/100 km.
DES CHEVAUX À N’EN PLUS FINIR
La GS F, par ailleurs, est dans une ligue à part où la consommation ne compte guère. C’est logique puisqu’on l’associe, par sa conception et ses performances, au Fuji Speedway (d’où le F), le célèbre circuit de course automobile japonais qui a accueilli le Grand Prix de Formule 1 de 1963 à 1979, puis de nouveau en 2007 et 2008.
Son V8 de 5,0 L devrait réaliser une consommation moyenne de 12,5 L/100 km, affirme le constructeur (13,3 L dans notre cas). Il n’a toutefois pas été choisi pour briller sous cet angle, mais plutôt pour faire de cette berline un bolide
capable de rivaliser avec des modèles de haute performance comparables : L’AMG E43 de Mercedes-benz, la M550i de BMW et la S6 d’audi.
Conçu par le motoriste japonais Yamaha, ce moteur qu’elle partage avec les coupés RC F et LC 500 livre 467 ch et il entraîne ses roues arrière par l’intermédiaire d’une boîte automatique Sport Direct Shift à 8 rapports. Des palettes de changement de vitesses fixées au volant donnent la possibilité au conducteur d’exploiter pleinement cette puissance. Car ce V8 permet à la GS F d’accélérer en un éclair : 4,6 s lui suffisent pour passer de 0 à 100 km/h. C’est une seconde de moins que les deux autres GS. Mais cette vivacité s’exprime encore davantage par les reprises particulièrement vives (80115 km/h en 3,0 s).
Le conducteur peut exploiter cette puissance de différentes façons grâce aux cinq modes de conduite du système de gestion de la motorisation : Normal, Éco, Sport S, Sport S+ et Customize. Le mode Sport S+ plaira particulièrement aux férus de performances. Il rend les rétrogradations rapides et maintient le régime du moteur élevé, plus que le mode Sport S, tout en rendant les réglages de la direction et de la suspension plus pointus. Le mode Customize permet même au conducteur de donner une touche personnalisée à tous ces réglages.
À cela s’ajoute une servodirection électromécanique à deux modes (Normal et Sport), qui s’harmonise efficace- ment aux différents modes de conduite, tout en transmettant au conducteur des informations précises sur la nature du revêtement.
Les réglages de la suspension indépendante conviennent aussi aux prétentions indéniablement sportives de cette berline et permettent au conducteur d’enchaîner les manoeuvres avec des transitions prévisibles et précises. D’imposants freins Brembo procurent la puissance de freinage attendue. C’est d’ailleurs pour optimiser le refroidissement des freins avant, dans l’éventualité où ils seraient abondamment sollicités, que le constructeur a prévu ces grandes prises d’air intégrées à la calandre.
INTÉRIEUR DE SPORTIVE
Comme pour confirmer son statut de bolide, l’instrumentation de la GS F comprend un imposant compte-tours au centre des cadrans, un moniteur pour le différentiel à répartition vectorielle du couple, un indicateur de force d’accélération latérale et un chronomètre de bord inspiré du monde de la course.ces accessoires servent naturellement à épater la galerie, mais le système d’affichage « tête haute », qui projette différentes informations sur la base du pare-brise côté conducteur (vitesse, informations
de navigation, etc.) s’avère véritablement utile. Quant à l’écran de 12,3 po, au centre du tableau de bord, il permet d’accéder aux commandes de la chaîne audio ambiophonique Mark Levinson — un régal pour les oreilles !
En revanche, l’interface tactile Remote Touch, sur la console centrale, est trop sensible et désagréable à utiliser. Cet accessoire, on l’oublie rapidement car, l’automobiliste qui choisit la GS F pour ses qualités dynamiques, son châssis d’une rigidité exemplaire et ses sièges sport superbement moulants se préoccupera davantage du plaisir qu’il retire de sa conduite.