Le Journal de Quebec

Message à « Une fille sans ressources et très timide »

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La jeune femme qui signe « Fille sans ressources » ce matin se ment à elle-même, et avec l’aide de sa mère en plus. Rendue à 18 ans, elle n’est plus une fille, comme sa mère le souhaite (consciemme­nt ou inconsciem­ment), mais une jeune femme. Une chose importante à noter en plus, elle expose son problème avec tant de clarté et de précision, qu’elle ne peut en aucun cas être une fille sans ressources.

Comme Louise vous l’a dit ma chère fille, mais moins crûment que moi, je vous affirme que votre mère est votre meilleure ennemie. Peutêtre même une sacrée hypocrite. Elle vous donne des conseils pour vous aider à sortir de votre gêne maladive, alors que c’est elle, qui à coup sûr, l’a fait naître en vous. Car la timidité maladive est le résultat d’une mère très critique envers son enfant, probableme­nt depuis votre enfance. Votre mère souhaitait avoir une petite fille parfaite pour passer pour la meilleure mère du canton. Elle a donc certaineme­nt noté la moindre faute chez vous en passant sous silence toutes vos réussites. Votre mère ne serait-elle pas elle-même une grande peureuse ?

Il importe donc, ma chère fille pleine de ressources, mais qui est en train de gâcher sa vie pour réaliser les prophéties de malheur de sa mère, de prendre une distance physique et psychologi­que d’avec elle. Elle est trop carencée pour vous donner le niveau d’approbatio­n dont vous auriez besoin. Retenez toujours que l’opinion de votre mère n’est qu’une opinion parmi tant d’autres, et que vous seule, avez le pouvoir de vous en affranchir.

Trouvez vite et en secret un thérapeute pour faire le nettoyage de votre passé afin de démêler le vrai du faux. Il en va de votre vie future. Car savez-vous que des femmes comme vous ont tendance à s’amouracher d’hommes dénigrants, contrôlant­s et jaloux ? Dans le même ordre d’idée, rappelez-vous Louise qu’il y a le même problème avec les enfants harcelés à l’école. Comme ce sont presque tous des enfants soumis à leur mère à la maison, comment voulez-vous qu’ils se défendent à l’école ? Vive les Québécois modérément révoltés ! C’est avec eux que je veux et que j’aime construire le pays.

Ce sujet doit toujours être traité avec une infinie délicatess­e, car il met en scène des protagonis­tes ayant entre elles une relation si symbiotiqu­e que la moindre attaque directe à l’une d’entre elles risque de nous antagonise­r l’autre. J’aime bien faire suivre ma réponse de la vôtre, plus directe, mais allant dans le même sens. Merci d’avoir eu cette audace.

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