Moins cher pour faire garder au privé
Certains parents pourront bénéficier d’un crédit d’impôt plus généreux pour les services non subventionnés
Pour la première fois en près de 10 ans, Québec bonifie le crédit d’impôt pour les frais de garderie au privé qui, pour plusieurs parents, reviendront moins coûteux qu’en CPE.
« Les familles dont les enfants fréquentent un service de garde non subventionné pourront profiter d’une meilleure couverture pour les frais de garde payés », a résumé le ministre des Finances, Carlos Leitao, dans son discours sur le budget.
Avec cette bonification de l’aide fiscale pour les frais de garde, il reviendra moins cher, pour ceux dont le revenu familial est de 150 000 $, d’envoyer leur enfant dans une garderie privée plutôt que dans un service de garde subventionné. L’économie nette, au privé, sera de 48 cents par jour.
Une fois le crédit d’impôt appliqué, une famille dont le revenu de travail est de 50 000 $ déboursera aussi 84 cents de moins par jour si elle opte pour une garderie non subventionnée plutôt qu’un CPE.
Entre ces deux tranches de revenu de travail, il sera toujours plus avantageux d’opter pour le CPE (voir tableau).
LIBRE CHOIX
Même si le crédit d’impôt n’offrira rien de plus aux parents qui envoient leurs enfants en CPE, le gouvernement Couillard en fait un enjeu d’équité et de « liberté de choix » pour ceux qui optent pour un service de garde non subventionné.
Il faut remonter à 2009 pour retracer la dernière augmentation du plafond des dépenses admissibles pour la garde d’un enfant de moins de 7 ans dans une garderie non subventionnée. Pourtant, « le coût de la garde en services non subventionnés a progressé, surtout dans les grands centres urbains », peut-on lire dans les documents budgétaires.
Ainsi, à compter de 2018, ce plafond passera de 9000 $ à 9500 $, ce qui représentera un gain variant entre 130 $ et 375 $ selon le revenu. Pour un enfant handicapé, la somme admissible passera de 11 000 $ à 13 000 $, pour un gain oscillant cette fois entre 520 $ et 1500 $.
Ces montants seront ensuite indexés pour les années subséquentes. L’indexation, à elle seule, coûtera près de 71 millions de dollars sur cinq ans à l’état, et la hausse des plafonds, 88 millions de dollars sur cinq ans.
GRATUITÉ POUR LES ASSISTÉS SOCIAUX
Par ailleurs, le gouvernement Couillard a annoncé la veille du budget qu’il devançait à août 2018 la gratuité des services de garde en CPE pour les parents qui bénéficient de l’aide sociale. Cette mesure devait initialement entrer en vigueur en janvier 2020.
« Je trouve que ce sont deux bonnes idées [crédit d’impôt pour les services de garde non subventionnés et gratuité pour les assistés sociaux] », a commenté le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.