Le Journal de Quebec

La nièce du père Joveneau veut rencontrer Justin Trudeau

Elle souhaite convaincre le premier ministre de ne pas laisser tomber les Innus

- MAGALIE LAPOINTE

La nièce du « Monstre de la Côte-nord » est déçue que Justin Trudeau ne se soit pas encore prononcé sur les révélation­s des Innus de la Côte-nord concernant les 39 ans d’abus commis par Alexis Joveneau.

Depuis vendredi, Le Journal rapporte des témoignage­s accablants de plusieurs victimes du père oblat Alexis Joveneau, qui a agressé sexuelleme­nt, psychologi­quement et physiqueme­nt des femmes, des hommes et des enfants innus. Il est arrivé de Belgique en 1952 et est décédé à Unamen Shipu, sur la Côte-nord, en 1992.

Une de ses principale­s victimes est sa nièce. Marie-christine Joveneau a été agressée plus de 200 fois quand elle avait 21 ans et qu’elle s’était rendue sur la Côte-nord pour travailler avec son oncle.

AIDE PSYCHOLOGI­QUE

Elle est de passage au Québec pour faire connaître son histoire et s’assurer que le témoignage des Innus soit cru et qu’ils reçoivent de l’aide psychologi­que.

Hier, elle a tenté de contacter le bureau du premier ministre Trudeau, en vain. Elle continuera de l’interpelle­r jusqu’à son départ.

« J’aimerais insister pour qu’il use de son influence pour aller jusqu’au bout des enquêtes concernant les abus vécus par les femmes autochtone­s », a dit Mme Joveneau.

La femme de 57 ans a traversé l’atlantique pour venir appuyer les Autochtone­s qui, tout comme elle, ont été victimes de son oncle Alexis Joveneau.

PAS UNE QUESTION D’ARGENT

« Je ne m’attendais pas du tout à cette ampleur médiatique. Maintenant, je désire insister sur le droit des Autochtone­s et des Inuit. Je veux qu’ils soient entendus au même rang que les Blancs », a-t-elle dit.

Mme Joveneau est même prête à retarder son retour en Belgique pour rencontrer Justin Trudeau.

Pour la Belge, il est inconcevab­le que les gens croient que les victimes autochtone­s aient dénoncé Alexis Joveneau pour être indemnisée­s.

« Lorsque tu as gardé ce secret pendant autant d’années, tu ne dénonces pas pour recevoir de l’argent, tu dénonces pour te libérer », a-t-elle ajouté.

Elle-même ne veut absolument pas recevoir de compensati­on. Ce qu’elle désire, c’est que justice soit rendue et surtout que les Premières Nations puissent avoir des services de soutien psychologi­que.

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 ?? PHOTOS D’ARCHIVES, BANQ, ET MAGALIE LAPOINTE ?? En haut, Marie-christine Joveneau avec son oncle Alexis, à son arrivée à Unamen Shipu en 1981. Ci-contre, Mme Joveneau avec les lettres d’amour que son oncle lui a écrites.
PHOTOS D’ARCHIVES, BANQ, ET MAGALIE LAPOINTE En haut, Marie-christine Joveneau avec son oncle Alexis, à son arrivée à Unamen Shipu en 1981. Ci-contre, Mme Joveneau avec les lettres d’amour que son oncle lui a écrites.

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