Le Journal de Quebec

Précisions des gériatres

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L’associatio­n des médecins gériatres du Québec croit que quelques précisions et nuances s’imposent à la suite de la publicatio­n du mercredi 21 mars dernier, dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, d’un article du journalist­e Éric-yvan Lemay.

Les gériatres que je représente sont les spécialist­es de la personne âgée. Nous ne sommes que 83 au Québec pour traiter un nombre croissant d’aînés au sein de la population. Évidemment, ce ne sont pas toutes les personnes âgées de 85 ans et plus qui doivent être suivies et prises en charge par notre spécialité. En revanche, celles qui doivent l’être éprouvent souvent de multiples pathologie­s et, dans certains cas, une consultati­on peut s’avérer très complexe et très longue.

Les personnes âgées qui nous sont référées présentent des situations où la polypathol­ogie, la polypharma­cie, mêlées à des problèmes psychosoci­aux, forment des casse-têtes qui dépassent les autres intervenan­ts du réseau. La majoration dont il est question dans l’article a été mise en place pour reconnaîtr­e cette complexité dans la pratique des médecins gériatres.

Évidemment, dans le contexte actuel et en raison de l’angle utilisé, de l’utilisatio­n malheureus­e des termes « prime » ou « supplément », le recours à cette majoration peut susciter des interrogat­ions dans la population.

Depuis l’existence de notre associatio­n, nous avons toujours priorisé le travail clinique et croyons qu’il est nécessaire de moduler la rémunérati­on afin de tenir compte de la complexité des cas et de la lourdeur du travail exécuté. L’enjeu consiste à bien circonscri­re le contexte dans lequel une telle majoration doit être versée, doit nécessaire­ment traduire cette complexité, décrire adéquateme­nt le contexte pour évacuer tout possible recours à l’arbitraire.

Cet exercice est en cours au sein de notre associatio­n et, oui, il y aura des ajustement­s qui seront apportés de concert avec la RAMQ.

Le parallèle effectué avec certaines primes qui ont récemment fait les manchettes induit un biais que nous jugeons déplorable. Nous travaillon­s constammen­t avec les plus démunis de notre société et nous sommes bien au fait des difficulté­s qu’éprouve notre système de santé et des perception­s négatives qui provoquent la grogne actuelle. Nous sommes déjà peu nombreux dans notre spécialité pour répondre aux besoins croissants de la population et ce n’est certaineme­nt pas ces amalgames qui permettron­t de pourvoir les postes dans une spécialité où le recrutemen­t s’avère déjà difficile. Serge Brazeau Président de L’AMGQ

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