Ils vont à l’école avec la dameuse
La route qui se rend à leur village n’est pas déneigée
BAIE-DES-MOUTONS | Une douzaine d’enfants d’un village de la Basse-côte-nord doivent aller à l’école en dameuse parce que la route pour s’y rendre n’est pas déneigée en hiver.
Le village de Baie-des-moutons en BasseCôte-nord compte 200 habitants, dont cette douzaine d’élèves du primaire et du secondaire. Depuis quelques années, ils doivent aller à l’école à La Tabatière où ils rejoignent une cinquantaine d’autres élèves.
En hiver, la parcelle de la route 138 de 10,5 km qui sépare les deux localités n’est pas déneigée et devient la « route blanche ». Celle-ci est accessible seulement en motoneige. Les parents devaient jusqu’à récemment assurer eux-mêmes le transport de leurs enfants jusqu’à l’école avec leur motoneige personnelle.
SÉCURITAIRE
Dans les dernières semaines, la dameuse est entrée en fonction après plusieurs mois de discussions entre la municipalité, les parents, la commission scolaire et le ministère des Transports qui peinaient à s’entendre sur une solution sécuritaire pour transporter les enfants.
La dameuse de marque Trooper est équipée d’une petite affiche jaune sur laquelle est inscrit « écolier ».
Un petit escalier mobile en bois a été construit pour faciliter l’accès des enfants à bord. Le chauffeur est dans une cabine séparée à l’avant. À l’arrière, on compte 10 places. Durant le transport, les enfants peuvent communiquer avec le conducteur grâce à un système téléphonique.
MAUX DE COEUR
Or, la route n’est pas de tout repos et l’instabilité provoque le mal des transports à certains enfants.
« Tous les enfants se sont plaints de ça. Il y en a quelques-uns qui ne peuvent simplement plus l’utiliser parce qu’ils étaient malades systématiquement », a dit Cindy Mansbridge, résidente de Baie-des-moutons et mère de deux enfants qui utilisent la dameuse.
Son plus jeune a 4 ans et n’a pas les mêmes horaires d’école que l’aînée de la famille, âgée de 13 ans. Avant l’arrivée de la dameuse, la situation était un vrai casse-tête pour aller porter les enfants à motoneige, elle qui occupe un emploi à temps plein.
Le préfet de la Basse-côte-nord, Randy Jones, a entretenu la route blanche pendant une quinzaine d’années comme entrepreneur. C’est lui qui a proposé la dameuse comme solution aux divers intervenants dans le dossier.
« Le déneigement de la dizaine de kilomètres coûterait à lui seul environ 500 000 $ », estime-t-il.