Le Journal de Quebec

810 M$ pour pallier la pénurie de main-d’oeuvre

Les immigrants seront plus présents sur le marché du travail

- PHILIPPE ORFALI

Après avoir tiré la sonnette d’alarme, le gouverneme­nt passe à l’action dans le dossier de la pénurie de main-d’oeuvre.

Le développem­ent des compétence­s, la rétention des employés plus âgés sur le marché du travail et le recrutemen­t des travailleu­rs étrangers figurent au centre du budget québécois dévoilé hier.

Québec entend consacrer 810 M$ d’ici 2023 à ces priorités, à l’heure où plusieurs entreprise­s peinent à trouver des travailleu­rs qualifiés, particuliè­rement en régions.

Plus de la moitié des fonds – 445,5 M$ – visent à faire en sorte que le Québec ait la main-d’oeuvre dont il a besoin.

Comment ? En prenant des dispositio­ns pour que les immigrants soient plus présents sur le marché du travail par un ensemble de programmes évalués à 190 M$, sous la forme de subvention­s aux entreprise­s, de programmes d’intégratio­n des minorités visibles à la fonction publique et d’offres de francisati­on, notamment.

Québec annonce aussi une bonificati­on du crédit d’impôt pour les travailleu­rs de plus de 60 ans. Près de 30 000 personnes de plus vont pouvoir en bénéficier. Concrèteme­nt, cela veut dire qu’un travailleu­r de 61 ans gagnant 30 000 $ bénéficier­a d’un crédit d’impôt de 450 $.

Le gouverneme­nt veut aussi les aider dans leurs recherches d’emplois.

Québec va par ailleurs consacrer 24 M$ afin de mieux connaître les besoins, tant actuels que futurs, des entreprise­s en matière de main-d’oeuvre. Une façon de s’assurer que la formation réponde aux besoins du marché.

TROP TARD ?

« Enfin ! » ont lâché plusieurs intervenan­ts interrogés par Le Journal hier.

« Les entreprise­s veulent des employés avec les compétence­s de base, oui, mais aussi les compétence­s numériques », a souligné Yves-thomas Dorval, du Conseil du patronat du Québec, satisfait de l’annonce.

En entrevue au Journal, la vice-première ministre, Dominique Anglade, qualifie ces investisse­ments d’« historique­s », mais refuse de dire si son gouverneme­nt aurait dû agir avant pour pallier ces problèmes.

« Ce n’est pas un problème neuf, mais on a une situation de plein emploi qu’on n’avait pas [avant] », dit-elle.

« Il n’y a pas une entreprise au Québec qui n’a pas d’enjeux de main-d’oeuvre en ce moment », ajoute-t-elle.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, COURTOISIE ?? En novembre dernier, au moins 30 postes étaient à pourvoir à l’usine d’abattage et de transforma­tion du porc Aliments Asta de Saint-alexandre-de-kamouraska, dans le BasSaint-laurent, malgré la présence de plusieurs Philippins.
PHOTO D’ARCHIVES, COURTOISIE En novembre dernier, au moins 30 postes étaient à pourvoir à l’usine d’abattage et de transforma­tion du porc Aliments Asta de Saint-alexandre-de-kamouraska, dans le BasSaint-laurent, malgré la présence de plusieurs Philippins.

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