Le fardeau fiscal des PME réduit de 2,2 milliards $
Les grandes entreprises risquent de rester sur leur faim
Le budget Leitao fera le bonheur des petites et moyennes entreprises (PME), mais risque de laisser sur leur faim les grands joueurs de l’économie québécoise.
Le gouvernement s’engage à réduire le fardeau fiscal des PME de 2,2 milliards $ d’ici cinq ans, elles qui comptent pour 99 % des entreprises et emploient près de la moitié des travailleurs de la province.
Pour ce faire, il réduira progressivement de 8 % à 4 % l’impôt sur le revenu des 30 000 PME des secteurs des services et de la construction, les ramenant au même taux que les PME des secteurs manufacturier et primaire. Dans les autres provinces, l’impôt moyen des PME est de 2,5 %.
Québec va aussi diminuer la cotisation des PME au Fonds des services de santé, une sorte de taxe sur la masse salariale. Quelque 245 000 entreprises sont touchées.
Ces deux mesures permettent d’atténuer, mais pas d’éliminer, les impacts de la hausse du salaire minimum et la bonification du Régime des rentes du Québec survenue récemment.
D’autres mesures totalisant 66 M$, dont la création d’un réseau d’entrepreneurs, un soutien à la modernisation et un appui accru aux accélérateurs et incubateurs d’entreprises sont aussi prévues.
ET LES GRANDES COMPAGNIES ?
Certains auraient aimé qu’on accorde autant d’attention aux grands employeurs qu’aux petits joueurs.
« Il y en a beaucoup pour les PME. On ne semble pas avoir une attention aussi poussée pour la grande entreprise. Or, la grande entreprise est génératrice d’écono- mies pour les PME, et de prospérité. Il ne faut pas l’oublier », a affirmé Yves-thomas Dorval, le PDG du Conseil du patronat.
« BEAUCOUP D’INCERTITUDE »
Les Manufacturiers et exportateurs du Québec partagent cette inquiétude.
« Dans le contexte de la réforme fiscale américaine, de la renégociation de L’ALENA, ça crée beaucoup d’incertitude. Souvent, les grandes entreprises vont retarder leurs investissements ici ou les faire aux États-unis. On ne sent pas dans ce budget de préoccupation pour elles », mis à part une bonification de la déduction pour amortissement de l’achat de nouvelles technologies, note la PDG, Véronique Proulx.
Il était temps que les PME obtiennent un peu de répit, croit pour sa part la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante.