Le Journal de Quebec

Shea Weber et la vieille mentalité

Blessé dès le premier match de la saison, le défenseur a joué plusieurs semaines avec une fracture au pied

- Jean-françois Chaumont l Jfchaumont­jdm

Le 5 octobre dernier, le Canadien sortait du Keybank Center de Buffalo avec une victoire de 3 à 2 en tirs de barrage contre les Sabres. Il y avait des sourires dans le vestiaire après ce premier match de la saison. Jonathan Drouin venait de marquer le but décisif, Carey Price avait bloqué 43 tirs et Shea Weber avait passé près de 30 minutes sur la glace.

À sa sortie de l’aréna, il y avait toutefois déjà un petit doute dans l’esprit de Weber. Le costaud défenseur du CH ressentait une douleur après avoir bloqué un tir du centre Jack Eichel. À ce moment, il ne croyait pas que son pied gauche était pour venir le hanter pendant encore plusieurs semaines.

« Dans un match, tu bloques souvent des tirs, ça devient une routine, a raconté Weber. Quand j’ai été atteint par le tir d’eichel, j’ai eu mal, mais je pensais que c’était pour partir rapidement. Ça n’a finalement pas été le cas. »

LA DERNIÈRE OPTION

À l’écart du jeu depuis le 19 décembre, Weber a caché sa blessure au pied gauche à partir du tout premier match de la saison.

« Probableme­nt que vous ne vous en souvenez pas, mais j’avais manqué l’entraîneme­nt le jour suivant à Washington afin de subir des traitement­s », a lancé le numéro 6 à la fin de son entretient avec les journalist­es, hier, à Brossard.

Sur la feuille des statistiqu­es du premier match de la saison, il n’y avait rien qui laissait présager une blessure sérieuse pour Weber. Il avait terminé la rencontre avec une passe, un temps de jeu de 29 min 30 s, sept mises en échec et quatre tirs bloqués.

« Il y avait une fracture, mais on n’a pas découvert le problème immédiatem­ent, a précisé Weber. Ça a finalement été un problème de tendon, donc ce n’est pas en raison de la fracture que j’ai été opéré. À un certain moment, le tendon a été touché et devait être réparé. C’est pour ça que j’ai été opéré.

« J’ai joué avec des fractures auparavant, a-t-il poursuivi. C’est malheureux que ça ait finalement empiré. Tu penses que tu n’as qu’à combattre la douleur et que ça va passer, mais c’en est venu au point où tu sais intérieure­ment qu’il y a quelque chose d’autre qui cloche, mais tu ne veux rien dire. Cette fois, il n’y avait aucun moyen de continuer. »

Après une courte absence d’une rencontre contre le Wild du Minnesota le 9 novembre et une autre absence de six rencontres à la fin de novembre, Weber a endossé l’uniforme du CH pour six matchs en décembre avant de finalement rendre les armes jusqu’à la fin de la saison.

UN ATHLÈTE FIER

Weber est passé sous le bistouri le 13 mars afin de soigner une blessure aux tendons de son pied gauche. Il a rencontré une sommité dans ce domaine en se faisant opérer à Green Bay par le docteur Robert Anderson.

« Tu ne veux jamais subir une opération, c’est toujours la dernière option, a-t-il précisé. Mais je crois que c’était la meilleure décision possible. »

Weber, qui portera une botte protectric­e pour encore six semaines et qui continuera de se déplacer avec une sorte de voiturette, désire revenir à temps pour le prochain camp.

« Il n’y a jamais de certitudes, mais c’est mon plan », a-t-il répliqué.

Dans le vestiaire du Tricolore, Carey Price et Jordie Benn ont décrit leur coéquipier comme un battant.

« Shea a une vieille mentalité et c’est parfait, a expliqué Price. Pour lui, tu dois vraiment avoir une grosse blessure pour manquer un match. Il est très résistant. Je savais qu’il cachait une blessure. Il n’était pas à son mieux sur la glace. Quand tu es blessé, ça devient encore plus difficile de suivre le rythme endiablé de la LNH. Chaque petite seconde compte. »

« C’est difficile de dire à un gars comme Shea d’arrêter de jouer ou de prendre une pause pour revenir plus en santé, a renchéri Benn. Il s’est battu pour jouer, il a un grand seuil de tolérance à la douleur. Mais nous savions qu’il n’était pas à 100 %. Il n’y avait pas une autre option pour lui que l’opération. Nous voulons le revoir à 100 %, pas à 50 % en jouant sur un seul pied. »

UN ATHLÈTE FIER

Benn a bien décrit l’impact de la perte de Weber.

« L’absence de Shea a fait mal. Mais sa perte n’avait pas juste un effet sur ses coéquipier­s. Les autres équipes ont aussi profité de son absence. Il joue un style de jeu tellement intimidant, il fait peur sur une glace. Il est immense comme être humain. Il devient un facteur pour les joueurs de l’autre équipe. Ils n’ont pas le goût de se retrouver dans un coin avec lui. »

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PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Shea Weber doit éviter de mettre du poids sur son pied gauche.
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