Un pardon impossible pour l’un des survivants
Un membre de la communauté musulmane qui a été grièvement blessé lors de la tuerie à la grande mosquée de Québec soutient que le crime commis par Alexandre Bissonnette n’est pas « pardonnable ».
Saïd El-amari était dans la salle de cour hier matin lorsqu’alexandre Bissonnette s’est adressé aux victimes et aux proches des disparus après avoir plaidé coupable. « C’était un moment chargé d’émotion », a admis le père de quatre enfants qui a été hospitalisé durant deux mois après avoir été atteint par les balles du tireur.
Dans sa lettre, Bissonnette explique avoir « honte » de son geste dicté « par la peur ». Mais, peu importe les mots, le pardon est impossible pour ce survivant. « Je ne peux pas pardonner. Il peut déclarer ce qu’il veut publiquement ou non. Pour moi, ce n’est pas un geste pardonnable, a-t-il affirmé, émotif. On essaie de passer au travers. »
Il espère maintenant une peine sévère pour celui qui a tué six personnes et en a blessé plusieurs autres. « On espère que ce soit jugé selon les lois et que chaque geste soit sanctionné à la peine maximale », a-t-il souhaité.
Durant un mois, M. El-amari a été plongé dans un lourd coma. À son réveil, il avait peur qu’alexandre Bissonnette puisse s’en sortir en raison des trop longs délais et du spectre de l’arrêt Jordan.
Aujourd’hui, Saïd El-amari assure que la décision d’alexandre Bissonnette de plaider coupable « est une bonne nouvelle ».
Toutefois, celui qui est chauffeur de taxi aimerait connaître les motivations du tireur. Il aimerait savoir pourquoi Bissonnette est entré dans la mosquée un soir de janvier 2017 pour commettre cette tuerie. « C’est une déception de ce côté-là. D’un autre côté, ça nous évite tout ce processus. »
« ENTRE LUI ET DIEU »
Survivant emblématique de la tuerie à la mosquée, Aymen Derbali signale qu’en admettant sa culpabilité, Alexandre Bissonnette fait « épargner beaucoup de tracas » aux victimes. L’homme qui est tétraplégique depuis la fusillade indique toutefois que seul Bissonnette sait s’il est sincère.
« C’est entre lui et Dieu. Sa sincérité, le fond de lui, personne ne peut le connaître. » - Avec la collaboration de TVA nouvelles