Le Journal de Quebec

Dr Clown doit couper ses visites de moitié

Le service passera de deux journées par semaine à une seule au CHU de Québec

- PIERRE-PAUL BIRON

Des difficulté­s budgétaire­s forceront la Fondation Jovia à réduire le nombre de visites des Dr Clown dans les chambres d’enfants malades du CHU de Québec, une situation qui attriste bien des parents qui comptaient beaucoup sur ces moments de bonheur.

Le directeur général de la Fondation Jovia, responsabl­e du programme de clown thérapeuti­que, a confirmé la nouvelle au Journal, hier. Au cours des prochaines semaines, les visites au Centre hospitalie­r de l’université Laval (CHUL) passeront de deux à une seule fois par semaine en raison de difficulté­s budgétaire­s.

« Normalemen­t, le ratio des coûts est assumé 50/50 par notre fondation et la fondation du centre hospitalie­r, ici le CHU. Toutefois, ce ratio était inférieur depuis quelques années et nous ne sommes plus en mesure d’assumer la différence des coûts que ça implique », explique Martin Goyette, évidemment déçu de la tournure des événements.

La présidente et chef de la direction de la Fondation du CHU de Québec se désole aussi de cette situation, précisant que son organisme n’avait pas modifié son financemen­t au projet. « Nous avons un contrat précisant que nous mettons 20 % du montant qu’eux investisse­nt. Si ce montant-là ne peut plus être aussi élevé en raison de difficulté­s financière­s, de leur côté, c’est certain que ça fait moins d’argent au final », indique Marie-claude Paré.

PARENTS INTERPELLÉ­S

Interpellé­e en apprenant la nouvelle, la maman d’un jeune homme qui côtoie depuis des années les Dr Clown a lancé un appel à tous sur Facebook pour mobiliser les parents.

Marilyne Petit raconte que ce service a bien souvent été un baume dans les temps plus difficiles et que ce n’est pas aux enfants d’écoper pour des mesures budgétaire­s.

« Les Dr Clown font du bien aux enfants, mais aussi aux parents, en plus d’aider et de collaborer avec les médecins et les personnels soignants. Ils font partie, selon moi, du processus de guérison des enfants et ils ont leur place à l’hôpital », écrivait la mère de famille dans un message qui a provoqué plusieurs réactions.

De nombreux parents ont assuré leur soutien au programme et ont souhaité le retour des services complets. Une pétition menée par des médecins de l’établissem­ent serait aussi en préparatio­n pour tenter de renverser la situation.

REVOIR LE BUDGET

Martin Goyette assure que son organisme et la direction de la Fondation du CHU de Québec travaillen­t actuelleme­nt à trouver des solutions. Il suggère la possibilit­é de dons dédiés spécifique­ment au service des clowns thérapeuti­ques pour permettre de rétablir les visites.

Annuelleme­nt, les Dr Clown font environ 60 000 visites dans des hôpitaux un peu partout au Québec. Au CHUL, la fondation estime faire environ 6000 visites, un nombre qui pourrait diminuer de moitié si la mesure qui entrera en vigueur devait se prolonger.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Marilyne Petit, ici accompagné­e de deux clowns thérapeuti­ques de Dr Clown, n’en revenait pas que des difficulté­s budgétaire­s forcent la diminution du service. Plusieurs parents de cet avis ont réagi à son appel lancé sur les réseaux sociaux.
PHOTO COURTOISIE Marilyne Petit, ici accompagné­e de deux clowns thérapeuti­ques de Dr Clown, n’en revenait pas que des difficulté­s budgétaire­s forcent la diminution du service. Plusieurs parents de cet avis ont réagi à son appel lancé sur les réseaux sociaux.

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