Le Journal de Quebec

De plus en plus de Québécois reviennent avec la malaria

Les jeunes voyageurs et les gens originaire­s d’afrique seraient les plus touchés

- VINCENT LARIN

Deux fois plus de Québécois reviennent de voyage avec la malaria qu’il y a cinq ans, révèlent des chiffres publiés récemment par le ministère de la Santé.

Cette maladie potentiell­ement mortelle, aussi connue sous le nom de paludisme, s’attrape seulement dans certains pays tropicaux par piqûre d’un moustique infecté. Excepté de très rares cas où des personnes ont été infectées par transfusio­n sanguine, la malaria n’est toutefois pas contagieus­e.

En 2013, seulement 115 Québécois ont rapporté l’avoir contractée à leur retour au Québec, alors qu’ils étaient 259 l’an passé. La majorité d’entre eux revenaient d’afrique.

Et cette année s’annonce tout aussi problémati­que avec 52 cas recensés de malaria dans le réseau de la santé, en date du 29 mars, contre 29 en moyenne entre 2013 et 2017 pour la même période, indique le ministère.

Ces chiffres n’ont toutefois rien d’étonnant puisque les Québécois sont de plus en plus nombreux à s’envoler pour des destinatio­ns exotiques, parfois sans prendre les précaution­s nécessaire­s, explique le président de l’associatio­n des médecins microbiolo­gistes infectiolo­gues du Québec, Karl Weiss.

« Les gens voyagent beaucoup plus dans des destinatio­ns qui étaient autrefois lointaines et exotiques, mais qui le sont de moins en moins », explique-t-il.

GRAVES CONSÉQUENC­ES

« Les gens ne pensent pas toujours à la malaria, et souvent dans ces endroits-là les pays ne mettent pas toujours l’emphase là-dessus puisqu’ils ne veulent pas effrayer les touristes. »

Deux groupes de voyageurs sont particuliè­rement touchés, selon lui. Il s’agit des Québécois originaire­s de pays africains, où la malaria est répandue, qui vont visiter leurs familles, et des jeunes voyageurs qui prennent peu de précaution­s.

Pourtant, les conséquenc­es peuvent être graves. Le Journal rapportait le mois passé le cas d’un jeune homme ayant contracté la malaria en Tanzanie, et qui devra rembourser 64 000 $ après avoir été traité puis rapatrié au pays puisqu’il n’avait pas d’assurance voyage.

PRÉCAUTION­S

Les chiffres du ministère révèlent que pas moins de 38 Québécois ont contracté la malaria en Tanzanie l’an dernier contre une personne seulement en 2013. Il suffit toutefois de quelques précaution­s pour éviter les symptômes parfois violents que peut provoquer cette maladie, explique Vincent Bolduc, propriétai­re d’une agence de voyage spécialisé en destinatio­n africaine, Espace Sélect.

« Bien se couvrir aux heures dangereuse­s, appliquer un chasse-moustiques et, évidemment, prendre le médicament antipaludé­en, la malarone, décrit-il. En 17 ans, on n’a jamais eu un de nos clients qui en a été atteint. »

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KARL WEISS Microbiolo­giste

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