Le Journal de Quebec

Notre monde chrétien

- MATHIEU BOCK-CÔTÉ e Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

Si Noël est la plus populaire des fêtes chrétienne­s, on aime dire, avec raison, que Pâques est la plus importante, puisqu’elle marque la résurrecti­on du Christ, sans laquelle le christiani­sme perd de son absolue singularit­é. Mais qu’en comprenons-nous dans une société absolument déchristia­nisée, où chacun bafouille quand vient le temps de réciter un Notre Père ?

RELIGION

On présente généraleme­nt la sortie de la religion chrétienne, depuis 50 ans, en Occident, comme une libération. L’homme occidental, en se délivrant de son Dieu, serait devenu pleinement maître de son destin. Il se passerait désormais de béquilles métaphysiq­ues. Cela a d’abord pu sembler euphorisan­t.

Au Québec, cette révolte contre le catholicis­me a été particuliè­rement brutale. Il faut dire que l’église, ici, avait abusé de son pouvoir et cautionné un modèle de société extrêmemen­t étouffant.

Mais comme l’écrivait Chesterton, on constate aujourd’hui que l’homme sans Dieu ne cesse pas de croire, il se met surtout à croire à n’importe quoi. On le voit avec tout ce qui touche de près ou de loin le new age et les autres fadaises qui se veulent spirituell­es.

Le catholicis­me structurai­t notre univers mental et servait aussi de ciment social. Il n’est pas inutile pour un peuple d’avoir des rituels partagés et de savoir prier.

J’ajoute qu’en reniant la religion chrétienne, notre monde est devenu partiellem­ent incompréhe­nsible. Je ne parle pas seulement du sens des fêtes qui ponctuent le calendrier, mais de la peinture, de la musique, de la littératur­e.

HISTOIRE

Notre monde aurait avantage à renouer avec son héritage chrétien. Je ne parle pas ici d’une conversion religieuse. La foi ne se commande pas et est profondéme­nt personnell­e. La spirituali­té touche à la part la plus intime de l’âme humaine.

Je parle plutôt d’une réconcilia­tion culturelle avec une religion que nous ne sommes pas obligés d’aimer, mais qu’on devrait au moins connaître et comprendre.

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