Le Journal de Quebec

La Russie expulse quatre diplomates canadiens

Ottawa avait fait pareil en début de semaine

- ÉTIENNE PARÉ

Moscou riposte à Ottawa, qui avait renvoyé quatre diplomates russes en début de semaine, après que le Royaume-uni ait accusé la Russie d’avoir empoisonné l’ancien espion russe Sergueï Skripal, réfugié à Londres.

« Ça fait partie du jeu diplomatiq­ue. On en a retiré quatre. Les Russes font la même chose », observe Ferry de Kerckhove, ancien numéro deux à l’ambassade du Canada en Russie.

En tout, c’est une centaine de diplomates étrangers, dont 60 Américains, qui ont reçu l’ordre de quitter la capitale russe.

« Ce qui est incroyable, dans ce cas-ci, c’est de voir les pays occidentau­x former un bloc contre la Russie. On commence à parler un langage qui peut faire penser à celui qu’on utilisait pendant la guerre froide », s’inquiète M. de Kerckhove.

L’ex-diplomate prône un rapprochem­ent entre le Canada et la Russie, bien qu’il n’y ait que peu de chance que cela se produise à court terme.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, est d’origine ukrainienn­e et « on sent bien qu’elle est plus faucon que colombe par rapport à la Russie », rappelle Ferry de Kerckhove.

« Mais je pense qu’elle ne touchera pas aux intérêts économique­s entre les deux pays. Ce ne serait pas dans l’intérêt du Canada », tient-il aussitôt à nuancer.

PEU D’IMPACTS ÉCONOMIQUE­S

La nouvelle escalade de tensions entre le Canada et la Russie ne préoccupe pas pour l’instant Sébastien Dakin, directeur régional à l’associatio­n d’affaires Canada-russie-eurasie, un organisme sans but lucratif qui fait la promotion des échanges commerciau­x entre les deux pays.

« Malgré la situation politique tendue, les Canadiens sont toujours bien reçus en Russie. Je ne me suis jamais senti en danger. Les Russes savent faire la différence. Ils ont besoin de nous pour faire des affaires », fait-il remarquer.

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